Courrier du cœur

Dans L’Étoile du Nord de Joliette paraît le 15 octobre 1891 la réclame suivante :

Une jolie veuve sans enfant, ou une vieille fille, possédant les qualités requises pour faire une bonne femme de ménage, trouvera un mari qui s’engagera à la rendre heureuse. S’adresser par lettre à M. X. Z. à ce bureau.

Deux semaines plus tard, le 29 octobre, le journal y revient sous le titre À nos lecteurs :

La petite note publiée dans notre journal et par laquelle un de nos abonnés adressait à tout risque une demande en mariage intéressant le public de sexe féminin encore en demeure de prononcer le grand oui sacramentel, a provoqué une foule de réponses de toute part et parmi lesquelles nous choisissons la suivante que nous mettons sous les yeux de nos lecteurs :

Monsieur X. Z.

L’Étoile du Nord nous fait une annonce, dans le moment, qui ne laisse pas d’intéresser beaucoup Dames, veuves et vieilles Demoiselles.

Quoique je sois ni veuve ni trop vieille fille, n’ayant aucune beauté, ni trop d’amabilité, je m’intéresse à cette annonce.

Vous voulez une femme belle avec toutes les autres qualités pour rendre un homme heureux, vous la trouverez peut-être, mais je ne vous l’assure pas. Mon désir est aussi d’avoir un mari qui me rendrait heureuse, mais la beauté je n’y tiens pas, l’amabilité oui, un cœur aimant, sympathique, surtout un cœur charitable, car cette dernière vertu nous sauve.

L’instruction et l’éducation, si je sais les bien pratiquer, ne feront pas défaut chez moi, j’ai été un bon nombre d’années dans un des bons Couvents, ou mieux Pensionnats de Montréal.

Je suis dans Ontario, mais parfaitement Canadienne.

Si ces quelques renseignements sont dans vos goûts, j’en aurai une réponse sans trop de retard, P. X. Z.

Adressez (Miss) P. X. Z.

……… Post Office,

Ontario.