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Panique à Québec, la Citadelle est en feu ! (premier billet de deux)

citadelle de quebec 1950

Le quotidien de Québec, Le Canadien, du 7 juillet 1887, raconte.

La population de Québec a été la nuit dernière en proie à une terrible panique, qui était bien justifiée. Elle se rappellera longtemps les transes qu’elle a éprouvées, lorsque, réveillée en sursaut par les cloches d’alarme de la ville, elle a aperçu un ciel tout rouge, et qu’aussitôt après elle a appris que le feu était à la Citadelle et qu’on appréhendait fortement une explosion qui pourrait tout bouleverser.

On a pu voir dès lors augmenter la frayeur des gens, au fut et à mesure que la conflagration gagnait du terrain, et, chez un grand nombre d’entre eux qui ne pouvaient se renseigner, cette frayeur a tourné à la panique, lorsque des détonations dont la force a augmenté progressivement ont commencé à se faire entendre.

Ajoutons que malgré la gravité de a circonstance, de cyniques farceurs se mêlaient encore de plaisanter et d’augmenter la terreur des femmes et des enfants qui émergeaient partout des fenêtres, en disant que la Citadelle allait sans doute sauter et que la catastrophe engloberait probablement une partie sinon toute la ville. […]

À onze heures et demie hier soir, l’alarme était donnée par le téléphone pour la boîte du poste central des pompiers, rue Ste-Ursule. […] Lorsque les explosions ont eu lieu, les éclats d’obus et les autres projectiles se sont mis à pleuvoir dans toutes les directions, et la vie des soldats de la garnison et des pompiers a été fort exposée, ainsi que celle des nombreux et imprudents curieux, qui étaient groupés en face de l’incendie sur le glacis des fortifications, où le jeune buffle ramené du nord-ouest par la batterie B gambadait furieusement, cela étant sans doute pour lui une réminiscence des feux de prairie.

Deux fragments d’obus pesant l’une une livre et demie et l’autre deux livres au moins sont venus s’abattre rouges dans la côte tout près de la porte St-Louis.

Tous les soldats de la Citadelle, tous les hommes des magasins militaires commandés par leurs officiers, ont travaillé avec une activité fiévreuse, de concert avec les pompiers commandés par le chef Dorval et le sous-chef Coleman, à éteindre les flammes et surtout à protéger la poudrière qui se trouve à gauche en entrant à la Citadelle et qui était la plus exposée. […]

L’aqueduc de la ville, qui va maintenant sur la Citadelle, a rendu la nuit dernière d’immenses services. L’eau était partout en abondance.

 

Demain : un bilan de l’incendie.

La photographie par J. W. Michaud prise en 1950 de la Citadelle de Québec, vue de la tour du parlement, est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds ministère de la Culture et des Communications, Office du film du Québec, Documents iconographiques, cote : E6, S7, SS1, P77485.

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