Un vaisseau à la dérive au large de Miquelon
Le quotidien montréalais La Patrie rapporte cette histoire le 5 juillet 1904.
Le capitaine Orr, du «Carrigan Head», dont le vaisseau est arrivé à Montréal dimanche soir, dit que, à midi, le 29 juin, alors qu’il était à 13 ou 14 milles au sud de Miquelon, il aperçût un vaisseau s’en allant à la dérive, un peu au sud.
Une chaloupe fut mise à la mer et après beaucoup de difficultés on parvint à amarrer un câble à l’embarcation et à la remorquer dans la direction de St-Pierre. Le gouvernail du vaisseau abandonné était brisé, ce qui rendait le remorquage très difficile et une fois le câble se rompit. Après quelques heures, le remoqueur Labaroux conduisit l’épave à St-Pierre.
Le vaisseau déserté a une longueur de 150 pieds, une largeur de 30 pieds, a été identifié pour la goélette française à deux mâts, «Brise». Apparemment elle n’était pas désertée depuis longtemps parce qu’on a trouvé sur les ponts du poisson frais et de la viande fraîche et des ustensiles de cuisine. Il n’y avait aucun autre signe de vie à bord.
En remorquant cette épave, le capitaine Orr a rendu un précieux service à la navigation, parce qu’elle se trouvait en plein milieu du chenal suivi par les transatlantiques.
Le «Carrigan Head» a aussi signalé le «Mary Haugh», échoué près du Cap Ray, mais comme il n’a reçu aucune réponse à ses signaux, il a renoncé à lui porter secours. Il a aussi rencontré le «Hibernian», le vaisseau de la ligne Allan échoué dans le golfe au mois de mai dernier. Sa position n’est pas changée depuis l’accident. Les cheminées et les mâts sont droits et la coque est entièrement sortie de l’eau. Il n’y a aucun signe de vie à bord du malheureux vaisseau.
Ci-haut, un vaisseau semblable au Carrigan Head construit en 1899, dit-on sur le site suivant.