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Les chiens paraissent engourdis

cour de fermeDans la presse québécoise d’autrefois, il est fréquent qu’on nous propose des observations pour connaître le temps qu’il fera. Voici celles de la Société protectrice des animaux, dit La Gazette de Joliette du 5 juin 1883. Plusieurs sont franchement nouvelles.

Avant la pluie.

Les lézards se cachent.

Les oiseaux lustrent leurs plumes.

Les mouches piquent fortement.

Les poules se grattent et se vautrent dans la poussière.

Les poissons sautent hors de l’eau.

Les canards et les oies battent des ailes, crient et se baignent.

Les bêtes à corne mettent le nez au vent pour aspirer l’air, puis se rassemblent en troupeaux aux angles des prairies ou à l’ombre, en plaçant leur tête en arrière du vent.

Les moutons quittent le pâturage avec regret.

Les chèvres choisissent les lieux habités.

Les ânes braient longuement et fréquemment et secouent les oreilles.

Les chiens paraissent engourdis.

Les coqs battent des ailes et chantent à des heures inaccoutumées.

Les paons crient du haut des arbres.

Les moineaux s’assemblent en troupes nombreuses, à terre ou dans les haies, et poussent tous ensemble des cris incessants.

Les grenouilles croassent.

Les rouges-gorges s’approchent des habitations.

Les abeilles quittent avec défiance leurs ruches et ne s’en éloignent guère.

Les fourmis transportent activement leurs œufs.

 

Quand le temps va être beau.

Les tipules et les cousins volent, le soir, en colonnes nombreuses qui s’élèvent dans les airs.

Les rainettes qu’on tient dans un bocal s’élèvent sur de petites échelles.

 

Les signes suivants indiquent un vent prochain.

Les bêtes à cornes font des sauts et secouent brusquement la tête.

Les moutons deviennent folâtres et butent leur front.

Les porcs transportent de la paille dans la bouche, crient et secouent la tête.

Les chats grattent les arbres et les pieux.

Les oies essaient de voler ou d’étendre leurs ailes.

Les pigeons claquent fortement les ailes en volant.

Les hirondelles se tiennent d’un seul côté des arbres afin de se nourrir des insectes qui s’abritent du côté opposé au vent.

Les pies se réunissent en petites volées et jasent entre elles.

 

Avant les orages.

La litorne chante fort et longtemps.

Les hirondelles de mer quittent la côte pour pénétrer à l’intérieur des terres.

Les marsouins se réunissent en troupes qui pénètrent dans les rivières ou s’approchent des côtes.

Les martinets s’éloignent des villes et voltigent au-dessus des campagnes, en criant fortement.

 

Avant la pluie.

Les marchands de parapluies se frottent les mains.

Les cochers de place redoublent d’insolence.

 

Quand le temps va se mettre au beau.

Les employés des ministères écrivent à leur chef de bureau qu’ils viennent de prendre médecine et ils prennent un train de banlieue.

 

La photographie provient de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec du Vieux-Montréal, Fonds ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Office du film du Québec, cote : E6, S7, SS1, D207266.

2 commentaires Publier un commentaire
  1. France #

    Bon matin Monsieur Jean !
    J’ai souri à bien des observations, mais j’ai apprécié particulièrement celle concernant les rainettes qui s’élèvent sur de petites échelles quand il fera beau… Merveilleux baromètre !!! Et avant la pluie, les marchands de parapluie se frottent les mains ??? et bien les affaires doivent être bonnes avec la température que nous avons depuis quelques semaines… Merci pour ce partage qui a ensoleillé ma journée !!!

    23 juin 2015
  2. Jean Provencher #

    Vous êtes gentille ! Merci beaucoup. Je rentre justement, de mes courses, avec à la main mon parapluie dégoûtant.

    23 juin 2015

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