Cauchemars dans un cimetière
M. Albert Parien se rappellera tant qu’il vivra la soirée du 23 mai 1903. Notre concitoyen, qui a la louable habitude de faire des marches pour sa santé, poussait une pointe jusque dans le cimetière de la Côte des Neiges.
Vers les cinq heures, M. Parien, fatigué, s’étendit sur un banc, et bientôt le sommeil vint clore ses paupières et des songes macabres hantèrent ses esprits.
Les squelettes dansaient autour de lui des rondes fantastiques.
Il pouvait être 9 heures quand le marcheur se réveilla.
Il suait à grosses gouttes.
Des ombres épaisses enveloppaient le cimetière.
M. Parien comprit qu’il se trouvait dans la cité des morts.
Un frisson qui n’était pas causé par le froid secoua tout son être.
Il lui sembla entendre des voix mystérieuses sortir des profondeurs des tombeaux. Les morts gémissaient, demandaient des prières.
Parien, n’en pouvant plus, prit ses jambes à son cou. Il courut deux heures durant sans pouvoir retrouver la porte de sortie du cimetière. Quand il rentra à son domicile, rue Dorchester, il était plus mort que vif. Et nous le croyons sans peine.
La Patrie, 25 mai 1903.
Anecdote amusante, mais pauvre diable! Ça me rappelle un souvenir:
Pour les employés de l’Université de Montréal, le cimetière Notre-Dame-des-Neiges est un lieux de marche privilégié à l’heure du midi.
Il y a longtemps, comme je marchais dans le cimetière un midi, je ne me suis pas rendu compte que je venais en fait de traverser dans le cimetière adjacent, soit le Mont-Royal cimetery dont j’ignorais l’existence.
L ‘heure avançant, je m’avisai qu’il était temps de rentrer au bercail. Pour faire une histoire brève, je mis deux heures et demi à sortir de là, complètement perdue pas 31 degré centigrade et surtout ne comprenant pas par quelle sorcellerie les noms des défunts s’étaient tous mutés en anglais…
J’allais Vous taquiner du style : Ça vous apprendra à fréquenter les morts. Je blague bien sûr, les cimetières sont généralement de fort beaux lieux.