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La Saint-Valentin est-elle en voie de disparaître ?

meilleurs souhaits de fevrierÀ lire certains journaux de la fin du 19e siècle, on se le demande.

À Montréal tout d’abord, on croit que la fête se maintient.

Le 14 février 1885, L’Étendard (Montréal) écrit : «Aujourd’hui fête de la Saint-Valentin, les facteurs du bureau de poste ont été passablement occupés à délivrer le grand nombre de lettres extra. On calcule que pas moins de 20,000 valentins ont été envoyés aujourd’hui par la poste.»

Le 14 février 1887, La Patrie (Montréal) tient le même discours. «C’est aujourd’hui la St Valentin. Les petits souvenirs qu’il est d’usage d’adresser ce jour-là circulent cette année comme par le passé. La coutume est ancienne, mais se conserve toujours avec les améliorations qu’y apportent les années. Les cadeaux sont plus riches et plus dispendieux que par le passé et l’on a étendu jusqu’à la fin de février la date des échanges de cadeaux.»

Mais ailleurs, dans certaines communautés, la fête bat de l’aile.

À Saint-Hyacinthe, La Tribune du 20 février 1891 affirme : «C’était samedi dernier la Saint Valentin, jour de prédilection — jadis — pour les jeunes filles et les jeunes gens qui avaient l’habitude d’échanger un souvenir plus ou moins aimable. Depuis quelques années, cette coutume d’envoyer des valentins passe de mode et cette année on a remarqué au bureau de Poste que le nombre de «Valentins» avait diminué de moitié.»

À Arthabaskaville, selon L’Écho des Bois-Francs du 22 février 1896, ce n’est guère mieux. «Les coutumes d’adresser des valentins et de se costumer en carême-prenant semblent tomber en désuétude. Ce n’est pas un mal.»

Dans le même numéro du journal, le correspondant à L’Avenir signale de la même manière le déclin de la fête. «Nous avons eu une semaine de tempêtes la semaine dernière. Les vieux disent que l’hiver est dans une poche et que si elle ne se vide pas petit à petit, elle se défonce. C’est le cas cette année pour L’Avenir. — La journée des Valentins s’est passée sans incident remarquable. Évidemment, la coutume tombe en désuétude parmi nous.»

Mais le journaliste de Victoriaville, lui, dans L’Écho des Bois-Francs du 24 février 1900, ne s’en fait pas. Bien au contraire. «On peut dire qu’il s’est vendu un nombre extraordinaire de valentins cette année. La St Valentin a eu certainement son record et rares sont les personnes qui n’ont pas reçu de ces allégories piquantes, qui sont envoyées bien plus pour le bon plaisir que par malice; c’est pourquoi il n’y a pas lieu de s’offusquer. C’est une affaire d’habitude, tout bonnement, comme les poissons d’avril et pas plus. Mardi prochain, étant le traditionnel mardi gras, ce sera le tour des masques et nous croyons que la mascarade jouera son rôle, tout aussi bien que le valentin envoyé qui exprime la pensée cachée de celui qui l’envoie, tandis que le masque cache la figure de celui qui le porte. Et tout cela c’est affaire de coutume, il ne faut pas s’en formaliser, mais bien recevoir les mardis gras, les bien traiter et leur laisser jouer la comédie, pourvu que ça ne dégénère pas en grossière bouffonnerie.»

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