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«Diète et santé des Chinois»

quartier chinois montreal la gauchetiereJ’aime beaucoup les Chinois et, chemin faisant, je prends note de ce qui s’écrit à leur sujet dans la presse québécoise d’autrefois. Cet article-ci — Dans le Céleste Empire. Diète et santé des chinois — provient du quotidien montréalais La Patrie du 19 janvier 1907.

La Chine est l’empire le plus peuplé de la terre. Longtemps restée dans un état presque cohatique [sic], voilà qu’elle se resaisit et s‘organise. Bientôt le Céleste Empire sera pour l’univers un problème énorme dont la solution pourra entraîner les conséquences les plus sérieuses.

Les citoyens de ce continent, habitués à considérer les Chinois qui sont venus s’échouer au milieu de nous pour faire du blanchissage ou autres travaux vulgaires comme des êtres de mépris, ne se figurent pas les ressources de toutes sortes que possède l’immense pays dont il sont les fils.

Les Chinois que nous voyons appartiennent généralement à la classe pauvre, la plus humble, la plus mal nourrie. Mais l’on ne saurait nier qu’ils déploient partout une remarquable habileté pour le travail dans toutes les branches de l’industrie.

Ils résistent dans les climats les plus dangereux, accomplissent leur besogne docilement, avec opiniâtreté, sans montrer les moindres signes de fatigue ou de mécontentement. Ils sont de plus très économes. Dans les conditions les plus difficiles, à la chaleur, au froid, sous l’averse, un Chinois fait plus de travail qu’un blanc !

Un auteur américain, qui a vu travailler une colonie de Chinois dans les mines des Indes danoises, raconte qu’ils passaient vingt-six jours consécutivement sous un soleil tropical, sans donner des signes d’épuisement. Les voyageurs se plaisent à reconnaître leur extrême frugalité ainsi que leur stabilité et leur remarquable endurance.

Ils prédisent qu’avant longtemps ils diviseront dans le monde industriel comme les anglo-saxons dans le monde commercial et intellectuel.

Les médecins sont partout émerveillés de la façon dont les Chinois supportent les opérations chirurgicales, sans anasthésique [sic], et comment ils se rétablissent des blessures qu’ils reçoivent, soit au travail, soit à la guerre. Les Chinois et les Japonais reviennent à la santé quand des gens d’autres nationalités succomberaient, et ils semblaient presque indemnes de maladies ou de troubles digestifs.

En Chine, des milliers d’habitants qui n’ont pas d’habitations vivent sur des bateaux dans les rivières, ou dans les ports, faisant la pêche, etc. Ils n’ont souvent à boire que de l’eau contaminée par les égouts. Néanmoins, ils restent exempts des fièvres et d’autres maladies dangereuses.

Les Chinois ne boivent que de l’eau bouillie avec laquelle ils font du thé, et ne prennent pas d’alcool. Ils viennent la plupart de villes dont les conditions sanitaires sont déplorables et cependant ils sont des modèles de vigueur et de vitalité.

Le riz constitue la principale nourriture du Chinois. Est-ce cette nourriture qui lui donne la force de travailler des heures et des heures durant, de porter de lourds fardeaux suspendus à une perche qu’ils portent sur les épaules ?

Pour la diète du Chinois, le riz remplace le pain. Il a mangé son dernier riz, dit-on, dans le Céleste Empire, quand un Chinois meurt. Ce riz se digère très bien, se prépare rapidement et se conserve mieux que notre pain.

Aucun peuple ne fait plus usage de légumes que les Chinois. Ils les préparent de diverses manières. Ils font une excellente nourriture avec une foule de légumes que nous méprisons et que nous donnons aux animaux. Ils trempent des concombres dans la mélasse, comme nos vieilles grand’mères conservaient les fruits des champs dans du sirop !

Sait-on que les Chinois sont très friands de champignons, qu’ils en cultivent plusieurs variétés, même sur les arbres, et qu’ils les font sécher pour les conserver ? Ils font avec les noix qu’ils récoltent des mets de toutes sortes.

Ils ne dédaignent aucunement les graines de melon d’eau ; ils les préparent même au melon lui-même. Que dire des abricots, des noix de cocos, des citrons, des oranges, des racines de lotus qu’ils étalent dans leurs petites échoppes aux yeux ravis de leurs clients, aux jours de grande fête ?

Tous ceux qui ont habité la Chine et qui ont pu s’habituer à la nourriture du pays savent apprécier toutes les bonnes choses qui font les délices des indigènes.

Mais ce qui frappe le plus le voyageur ou tous ceux qui vivent au contact des Chinois, c’est leur extrême frugalité, leur endurance, leur vigueur. Ils mangent peu et boivent encore moins. Aussi jouissent-ils d’une santé parfaite.

 

L’illustration de la rue de la Gauchetière , coin Saint-Urbain, à Montréal provient du site de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à l’adresse suivante.

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