Le funiculaire du Vieux-Québec
Parmi les voyageurs déjà venus visiter le Vieux-Québec, qui ne connaît pas le funiculaire ? Au départ, celui-ci était actionné au moyen d’un système hydraulique.
Le Canadien du 13 janvier 1880 raconte sa mise en marche la première fois.
Hier après-midi, on a fait l’inauguration de cet «ascenseur» dont on parle depuis si longtemps. Sur l’invitation de M. Griffiths, l’entrepreneur de cette construction, les membres de la presse se sont rendus sous la terrasse Frontenac où l’ascenseur vient aboutir. Les journalistes, étant renommés pour leur bravoure, avaient été jugés dignes de faire la première descente dans cette «machine», qui aurait inspiré des craintes sérieuses au commun des mortels.
La preuve que la descente s’est effectuée sans accident fatal, c’est que celui qui a représenté Le Canadien en cette circonstance n’est pas mort «puisqu’il vit encore», et que ses nerfs sont dans leur état normal.
Badinage à part, cet ascenseur nous paraît sûr, et nous ne craindrions pas de descendre par là vingt fois par jour.
Le mécanisme est très simple, mais en même temps très solide. Il y a deux boîtes capables de contenir chacune douze personnes; pendant que l’une monte, l’autre descend. Voici comme l’appareil fonctionne. […]
Les boîtes sont attachées chacune à deux câbles de fils de fer capables de soutenir un poids de 60 tonnes, tandis que le poids des boîtes, alors qu’elles sont remplies, ne peut pas excéder trois tonnes. Ce qui laisse une assez jolie marge. Du reste, dans le cas où les câbles viendraient à manquer, les boîtes sont fournies de freins automatiques.
M. Griffiths pense pouvoir ouvrir son ascenseur au public à la fin de la semaine ou au commencement de la semaine prochaine.
La longueur du trajet est de 195 pieds, la hauteur du cap de 135, et l’inclinaison de l’ascenseur est de 44 degrés environ.
Le prix du passage sera de 5 cents pour descendre et pour monter, ou de 3 cents pour descendre ou pour monter seulement.
C’est M. Lavery, ingénieur et dessinateur, qui a surveillé la construction de cet ascenseur.
Sur la photographie de Lida Moser, prise en 1950, on voit tout au bout de la rue Sous-le-Fort, à Québec bien sûr, le funiculaire qui permet de se retrouver sur la terrasse tout en haut. Cette image est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds Lida Moser, Documents iconographiques, cote : P728, S1, D1, PWQ-173.