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Déjà des avertissements contre le tabac !

magasindetabackinkeadsherbrookeEn janvier 1885, après de longues recherches, dit-on, un médecin polonais du nom de Zulinski publie dans le Warsaw Medical Journal un article sur les méfaits du tabac. Consultant internet, on constate que, grâce au télégraphe, l’article fait rapidement le tour du monde dans la presse de ce temps.

À Québec, le quotidien Le Canadien, du 14 janvier 1885, nous l’offre à la une sous le titre «Les effets de la fumée du tabac».

Le docteur Zulinski publie dans un journal médical de Varsovie la résultat d’une longue série d’expériences instituées par lui, tant sur l’homme que sur les animaux, pour vérifier les effets physiologiques de la fumée du tabac.

Il constate d’abord que cette fumée est un poison énergique, même à faibles doses. Pour l’homme, ce poison est peu délétère, quand il n’est pas inhalé en trop grande abondance; mais il le deviendrait vite si le fumeur prenait l’habitude d’avaler la fumée, comme on dit vulgairement.

Le docteur Zulinski s’est assuré que ce caractère toxique n’est pas absolument dû à la nicotine qu’elle contient, n’en reste pas moins un poison, quoiqu’à un degré moindre. Elle renferme, en effet, un second principe toxique, la colidine (alcaloïde) et en outre de l’oxyde de carbone et de l’acide hydrocianique. […]

Le fumeur de cigare absorbe plus de poison que le fumeur de cigarettes, celui-ci plus que le fumeur de pipes; enfin le fumeur, qui a soin de se servir d’un narguilé ou de tout autre appareil faisant passer la fumée à travers une couche d’eau, réduit les effets délétères au minimum.

En général, les tabacs les moins colorés sont les moins forts, comme les fumeurs le savent bien. Mais ce caractère est souvent trompeur, parce qu’un grand nombre de tabacs sont artificiellement blanchis pour satisfaire le goût de la majorité des fumeurs, et blanchis à l’aide d’agents chimiques qui ne sont pas toujours sans danger.

Plusieurs tabacs d’aspect pâle et peu redoutable présentent les graves inconvénients de donner une fumée brûlante, en raison de la forte proportion de fibres ligneuses qu’ils renferment — ce que les fumeurs appellent des bûches. […]

Les tabacs de ce genre causent fréquemment des inflammations légères de la langue par la température élevée et la nature irritante de leur fumée. Ils doivent donc être spécialement évités par les fumeurs d’âge mûr, qui sont les plus exposés au cancer de la langue ou des lèvres. Les tabacs noirs sont, eux aussi, souvent adultérés; mais, somme toute, ce sont encore les moins dangereux.

 

La carte postale ci-haut propose la devanture du magasin de tabac KinKead, à Sherbrooke.

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