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Voilà que l’Armée du Salut s’annonce à Québec

armee du salutÀ Montréal, en 1884, l’arrivée de l’Armée du Salut a valu des arrestations à ses prosélytes qui défilaient dans les rues. Mais le juge de la Cour du recorder (qui porte aujourd’hui le nom de Cour municipale) décida qu’il n’y avait pas matière à menottes.

Et voici que l’Armée s’annonce à Québec selon le quotidien Le Canadien du 10 janvier 1885.

Nous avons parlé, il y a une quinzaine, de deux membres féminins de cette secte religieuse aussi cocasse que nouvelle, que l’on prétendait être arrivés à Québec. Le fait est maintenant parfaitement avéré, car ces deux braves en jupon ont été vues en plusieurs endroits de la ville et notamment à la Citadelle et au Pavillon des patineurs.

Si on les rencontre dans la rue, on pourra les reconnaître aisément à leur mise originale : robe et très court justaucorps gris garnis en galon bleu, et brodequins boutonnés sur le côté de la jambe.

Elles organisent à n’en pas douter une démonstration à Québec, mais afin de ne pas manquer leur coup, elles procèdent méthodiquement et par ordre. Il est probable qu’à l’heure qu’il est elles endoctrinent des prosélytes, tout en ayant l’air de visiter la ville, et qu’à un moment donné et lorsqu’elles jugeront leur nombre assez imposant, elles feront venir un certain nombre d’anciens soldats qu’elles mêleront aux nouvelles recrues, afin que le mouvement insurrectionnel ne faiblisse d’aucun côté.

Les deux femmes en question pensionnent dans un hôtel de la Basse-Ville, et l’une d’elles assistait au concert-promenade de mardi soir, au Pavillon des patineurs, en compagnie de deux soldats de la batterie A, nouvellement convertis sans doute.

Il semble donc absolument certain que nous aurons cet hiver la mascarade de l’Armée du Salut, tout comme l’ont eue les plus grandes villes de l’univers. Nous croyions avoir un carnaval sec, et il va en être tout autrement.

Les orgues de barbarie ont déjà ouvert le bal, les cotillons de l’Armée du Salut vont emboîter le pas; qui sait s’il ne nous arrivera pas ensuite quelqu’autre désopilante bouffonnerie pour nous consoler de n’avoir pas un grand carnaval comme celui de Montréal.

 

L’illustration apparaît sur le site de La Cohue, le journal de l’Action humanitaire et communautaire de l’Université de Montréal.

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