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L’année chinoise

chinoiserieÀ notre naissance, nous héritons d’un calendrier. Venu de notre civilisation, acquis des nôtres, du pays, du continent que nous habitons. Certaines des fêtes y apparaissant sont anciennes, d’autres plutôt bien récentes.

Il s’en trouve des ignorées, cachées, car disparues. Au Québec, par exemple, nous avons échappé ainsi la seule fête profane que nous nous étions donnée, la Sainte-Catherine (25 novembre). Rares sont les personnes qui pourraient aujourd’hui témoigner de ce qu’elle était.

D’ailleurs, certaines fêtes ne tiennent plus que par la ganse de la tradition alimentaire : la tire Sainte-Catherine, la galette des Rois. Et qui se souvient que les filles — des «Guides», je crois — vendaient des fleurs de mai lorsqu’arrivait le mois de mai ?

Qui nous fera un jour la grande histoire du calendrier québécois ? Tant de traits de civilisation s’y cache.

* * *

Le journal Le Canadien, lui, un quotidien de Québec, nous présente le 4 février 1885 «L’année chinoise». Bien sûr, seule une personne spécialiste de l’histoire et de la culture chinoise pourrait nous interpréter ce texte. Tout de même, le voici.

L’année chinoise a trois cent soixante jours divisés en douze mois; la journée se partage en quatre-vingt-seize parties.

Les fêtes sont nombreuses au cours de l’année; en voici les principales, et le nombre est grand de celles que nous négligeons en raison de leur intérêt minime.

Janvier. — Fête solennelle de Kouan-jin, la vierge chinoise, divinité titulaire des femmes. — Ouverture des chasses impériales. — Fêtes solennelles de Joulai-Bouddha.

Février. — Fête du printemps. — Fête de Tchang, le dieu du foyer. — Commémoration de la descente des dieux sur la terre. — Le 12 février, fête du premier jour de l’An.

Ces fêtes commencent la veille du dernier jour du douzième mois; dix jours à l’avance, les tribunaux sont fermés et le service de la poste est interrompu pendant les trois premiers jours; on visite les temples et on va saluer les autorités. Il y a des spectacles, des jeux, et tout le monde s’offre des festins.

Le 26 février, la fameuse fête des lanternes.

Mars. — Le 15, nativité des dieux domestiques.

Avril. — Le 5, commémoration des morts; on va brûler du papier blanc, des papiers de couleur, du papier doré sur les tombeaux.

Le 11, cérémonie du labourage. Le chef de l’État conduit lui-même une charrue.

Le 29, fête de la déesse de la terre.

Mai. — Le 1er, fête de la mère des enfants; le 4, fête de la reine du ciel; le 31, fête de la patronne des aveugles. La cécité, on le sait, est un des grands fléaux de la Chine.

Juin. — Joutes sur l’eau.

Juillet. — Nativité du dieu du feu.

Août. — Le premier jour du mois est consacré aux mânes; c’est encore une fête des morts.

Septembre. — Le 6, fête des moissons; le 7, fête de l’agriculture; le 10, fête du tonnerre.

Octobre. — Quelques fêtes religieuses sans importance.

Novembre. — Fête du dieu de la petite vérole; fête des dieux qui président aux cinq montagnes sacrées.

Décembre. — Naissance de Confucius; le 20, fête de Bouddha.

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