En attente de clients, les cochers s’amusent
Mais ça ne plaît pas à tout le monde. Sous le titre «Cochers en liesse», un journaliste de La Patrie y va de ce commentaire, le 20 décembre 1882.
Histoire de se réchauffer et d’éviter l’onglée, les cochers de la place Jacques Cartier s’amusaient hier à se lancer des boules de neige et à s’entrechasser à qui mieux mieux.
Jusqu’ici, rien de plus naturel que cet exercice hygiénique; mais l’inconvénient, c’est que plusieurs des projectiles manquèrent leur but et allèrent frapper des paisibles passants, ou bien un des combattants, en opérant une retraite précipitée, allait donner contre un piéton inoffensif qui roulait dans la neige, ce qui est amusant quelques fois, mais pas toujours.
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D’autres cochers montréalais sont plus créatifs. Sous le titre «Nécessité mère des inventions», La Patrie du 22 décembre 1882 écrit : Les cochers de la place Phillipe, voulant utiliser les instants de loisir, ont construit, près de leur poste, une maison en neige. Le travail est très bien réussi. L’intérieur, divisé en trois compartiments avec portes et fenêtres, sera bientôt chauffé au moyen d’un poêle, disposé de manière à ne pas faire fondre la neige. De cette manière, ils seront à l’abri des intempéries de notre rude hiver.
L’illustration est parue dans Le Monde illustré du 16 mars 1901. On la retrouve sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec au descripteur «Cochers».