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L’éclairage dans nos résidences il y a 170 ans

lampaahuile

Le quotidien de Québec Le Canadien, du 9 décembre 1884, propose de revenir en arrière. Nous voilà alors durant les années 1840. Arrêtons-nous à l’éclairage en hiver, alors que, comme aujourd’hui, il nous fallait allumer la lampe aussi tôt qu’en après-midi.

Dans les maisons, on s’éclairait avec des lampes ou avec des chandelles de suif à l’eau ou des chandelles moulées importées d’Angleterre.

La bougie, la chandelle de blanc de baleine et d’huile d’olive ne brûlaient que dans la demeure du riche. La classe aisée importait d’Angleterre de magnifiques lampes construites sur le système d’Argand, dans lesquelles se brûlait une huile d’olive raffinée. Ces lampes étaient supportées par des colonnes en bronze cannelées d’une hauteur d’environ deux pieds et demi [75 centimètres]. Le brûleur était entouré d’un large abat-jour plat en verre dépoli ou en porcelaine. Ces lampes, qui sont encore conservées dans nos vieilles familles, s’appelaient des «Sun Burners».

Dans la classe moyenne, on se servait de chandelles de suif qui étaient fabriquées à Montréal.

Les pauvres s’éclairaient avec des lampes à l’huile de baleine, de loup marin ou de poisson.

À la campagne, «l’habitant» avait un système des plus primitifs pour s’éclairer. Primitif est bien le mot, car les lampes dont il se servait ressemblaient à celles qui étaient en usage dans les temps bibliques, en Égypte, sous les premiers pharaons. C’était des vases en fer ou en fer-blanc munis d’un bec et accroché à la crémaillère du foyer. La mèche reposait sur le bas et trempait dans l’huile de poisson ou dans la graisse fondue. La flamme de cette lampe répandait une lumière blafarde et fumeuse et exhalait une odeur nauséabonde dans la maison. Les plafonds étaient toujours noircis par la fumée et jamais on ne les nettoyait.

Les cultivateurs se servaient aussi de lampes portatives qui avaient les mêmes inconvénients. Souvent la mère ou la fille du cultivateur filait ou tricotait à la porte du poêle pour ne pas être incommodé par l’odeur des lampes. Disons aussi que nos ancêtres se couchaient à une heure beaucoup moins avancée de la nuit et ne s’en portaient pas plus mal.

L’habitant riche s’éclairait avec de la chandelle à l’eau qu’il fabriquait lui-même par le procédé suivant. Il faisait fondre une grande quantité de suif dans un gros chaudron qui devait avoir une profondeur égale à la longueur des mèches de la chandelle. Ces mèches étaient toutes attachées par une extrémité à une baguette un peu plus longue que le chaudron. Elles étaient trempées dans le suif et ensuite plongées dans un baquet d’eau froide, ce qui avait pour effet de faire figer le suif sur la mèche.

Chaque fois que l’on trempait le coton, il s’y déposait une couche de suif très légère. On répétait l’opération jusqu’à ce que la chandelle eût la grosseur voulue. On fabriquait de la sorte en une seule journée une soixantaine de livres de chandelles, de six ou de huit à la livre.

Il y a cinquante ans, les rues de Montréal étaient si mal éclairées que les citoyens qui sortaient le soir emportaient toujours un fanal, afin de pouvoir se diriger dans les ténèbres. Pour aller à la messe de six heures et demie en hiver, les paroissiens portaient presque tous un fanal.

Aux collèges de Montréal et de St-Hyacinthe, nous dit un ancien élève, les salles d’études et de récréations étaient éclairées par des lustres en bois à six branches portant des chandelles de suif. Un élève qu’on appelait le suffier était choisi chaque jour pour moucher les chandelles. Les lampes à pétrole furent introduites dans nos établissements d’éducation comme ailleurs il y a tout au plus une trentaine d’années.

2 commentaires Publier un commentaire
  1. Henri Desmeules #

    J’en ai toujours, à la campagne et à la ville. Si on a de l’huile, mèche et allumettes, pas de panne !!!

    5 décembre 2014
  2. Jean Provencher #

    C’est vraiment une assurance à nous qui nous nous sommes livrés complètement à l’hydroélectricité.

    5 décembre 2014

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