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Une épée flamboyante dans le ciel de Joliette, la nuit ?

feu foyer poele unL’événement est-il avant-coureur de quelque chose ? Un embrasement ? Un grand événement ? Comment savoir ? La Gazette de Joliette se le demande le 12 novembre 1886. Et on cherche, on cherche.

Un soir de la semaine dernière que les nombreux signes d’aurore boréale se jouaient à travers le firmament, on pouvait voir au-dessus de l’horizon un autre phénomène météorique sous forme d’une assez longue traînée de feu, sur une ligne droite un peu inclinée du nord-ouest.

À première vue, on aurait semblé croire à quelqu’incendie dans les grandes forêts de la Mattawa ! Mais l’examen montra que cette barre lumineuse était immobile, en conservant toujours sa même forme.

On distingue à l’un des bouts de cette barre une étoile très étincelante qui semblait projeter un long rayon de couleur enflammée,

Aux transparences mourantes de l’aurore boréale que l’on dit être le reflet des vagues de la mer, cette trace de feu apparaissait aussi bien comme une rangée de plusieurs phares maritimes.

En ouvrant le champ aux suppositions, ce phénomène n’est-il pas cette épée flamboyante que l’on remarquait au-dessus de Montréal en février dernier, le lendemain de la mort impie d’un homme célèbre ?

N’est-ce pas un signe précurseur de quelque bouleversement ? Un signe avant-coureur de quelqu’embrasement ? L’annonce de quelqu’événement éclatant ?

Mais si nous nous attachons seulement aux hypothèses scientifiques, ce phénomène semble résulter soit d’une réverbération venant de la terre, soit d’un procédé de phosphorescence physique.

En effet, est-ce qu’une étoile si brillante et si distincte ne peut pas, par réfraction dans le pénombre d’une vive aurore boréale, illuminer quelque surface de végétaux ou minéraux des calcaires de nos montagnes ?

Aussi, n’est-ce pas plutôt l’effet de ces bois phosphorescents s’illuminant au contact des astres de la nuit.

N’est-ce pas, de plus, un pendant des récentes perturbations atmosphériques, dont les télégraphes se sont ressentis vers la mi-octobre ?

 

Voilà une autre pièce à joindre au dossier de l’histoire de la nuit au Québec… et du ciel.

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