Dans la série des «Histoires à dormir debout» (4)
Durant le dernier quart du 19e siècle, on a tellement foi dans le «Progrès» que l’imagination se débride soudain. À l’occasion, place au délire.
On revient encore à cet intéressant projet de marquer par des lumières la route à suivre à travers l’Atlantique.
M. Cloudman, de New-York, demande à son gouvernement de placer une dizaine de pontons, entre Terreneuve et l’Irlande, de les ancrer au fond de la mer, et de les éclairer à l’électricité.
Ils se trouveraient éloignés de deux cents milles [440 kilomètres] les uns des autres. Ils pourraient en même temps suppléer aux observations astronomiques en temps couvert, et servir de bureau télégraphique et même de refuge aux équipages en détresse.
Cet ingénieur assure qu’il n’y aurait aucune difficulté pour l’ancrage, quand la profondeur de l’eau serait de deux ou trois milles [de 4, 4 à 6, 6 kilomètres].
Un ingénieur anglais, M. C. W. Harding, réclame la priorité de ce projet, mais lui se proposait de placer une seule lumière ou un seul poste de refuge, au milieu de l’Océan.
La Gazette de Joliette, 3 novembre 1885.
L’illustration de l’océan est tirée de Louis Cousin-Despréaux, Les leçons de la nature présentées à l’esprit et au cœur, Tours, Alfred Mame et Fils, 1885.