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Connaissez-vous John Brown ?

daguerreotype john brown 1859Le 14 novembre 1885, deux jours avant la pendaison du chef métis Louis Riel, qui va provoquer une des plus grandes crises dans l’histoire de la fédération au Canada, l’homme à la plume Louis Fréchette, sous le pseudonyme de Cyprien, écrit qu’il faut vivre ces 48 heures «dans le recueillement et le souvenir».

Pour faire réfléchir John A Macdonald et son gouvernement à Ottawa, qui s’apprêtent à commettre «un crime politique», «nous lui rappellerons, écrit Cyprien, ce qu’il est advenu des malheureux qui ont péri pour avoir défendu leur foyer, leur liberté et leurs frères». Parmi eux, se trouve, bien sûr, François-Marie-Thomas Chevalier de Lorimier, le Patriote de 1837-1838 le plus connu avec Jean-Olivier Chénier.

Et l’auteur y va aussi d’une courte biographie de John Brown, grand héros dans l’histoire des États-Unis.

John Brown, fermier pennsylvanien, était né en 1800 à Corrington (Connecticut). Ce fut un des caractères les plus beaux, les plus nobles, les plus braves de la jeune république américaine.

Patriote renforcé, défenseur envers et contre tout des droits de l’homme, il s’était institué le défenseur du grand principe de l’égalité.

Il se mit à la tête de la lutte forcenée des abolitionnistes contre les propriétaires d’esclaves du sud.

Pendant trente ans, a écrit sa veuve, mon mari a porté le joug des opprimés sur son propre cou et son grand cœur a souffert de toutes les douleurs des esclaves.

De 1854 jusqu’à sa mort, John Brown s’est lancé les armes à la main contre les esclavagistes.

Deux de ses fils périrent à ses côtés dans le Kansas et, en 1859, il s’établit dans une ferme à Harper’s Ferry où il appela les nègres aux armes.

Il avait la foi, il croyait, par l’énergie, régénérer la race nègre, il croyait à son avenir et à sa force.

Malheureusement, il se trompa, les esclaves ne répondirent pas à son appel et le malheureux patriote écœuré dut résister pendant deux jours aux bandes de Virginiens enragés contre lui.

Deux de ses fils furent tués et lui-même tomba criblé de blessures.

Il fut relevé et emmené sanglant à Charles Town [en Virginie occidentale] qu’il traversa au milieu des huées de la population.

Il comparut devant le tribunal.

Étendu sur un matelas, au milieu du prétoire, sous le regard et les insultes d’une immonde populace, il soutint sa foi dans la nécessité de l’abolition.

Il nargua ses assaillants et ses insulteurs et tint haut et ferme le drapeau de la foi libérale.

Il fut condamné à mort.

L’Europe s’émut et des meetings furent tenus, rien n’y fit.

Le 5 décembre 1859, John Brown montait sur l’échafaud au milieu des cris d’une population ivre de rage.

Triste retour des choses d’ici bas.

Parmi les bourreaux qui conduisirent John Brown au gibet se trouvait Wilkes Booth.

Six ans après, dans un théâtre de Washington, Abraham Lincoln périssait de la main du bourreau de John Brown.

Quelle leçon !

Que feront un jour les bourreaux de Riel, qui peut garantir la tête de ceux qui aujourd’hui le mènent à l’échafaud ?

 

Ci-haut, le daguerréotype de John Brown en 1859, attribué à Martin M. Lawrence, provenant de la Bibliothèque du Congrès, apparaît sur la page Wikipédia en langue anglaise consacrée à John Brown.

La pierre tombale de John Brown, enterré sur sa ferme, se trouve sur le site suivant.

pierre tombale john brown

Et vous pouvez  écouter à l’instant cette immense chanson du répertoire folk américain consacrée à John Brown en activant la page You Tube ci-bas.

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