Plongé dans le noir
L’histoire se passe à Saint-Hyacinthe. La Tribune du 16 octobre 1891 tient à informer ses lecteurs.
Nous contemplons actuellement une éclipse totale de lumière électrique et par les rues et par les maisons.
Cette éclipse est causée par l’abaissement du niveau de la rivière Yamaska, le moteur hydraulique se trouvant complètement séparé de son élément aquatique.
On a rarement vu l’eau aussi basse qu’elle est actuellement.
C’est la cause que les manufactures ne peuvent se servir des «pouvoirs d’eau»; que nous n’avons pas de lumière électrique; et que le Yamaska dort sur ses fonds, près de St-Damase.
Le Yamaska est toujours dans sa désagréable position, sur les arcades de l’ancien pont de St-Damase. On attend toujours que l’eau monte pour le renflouer, chose qui ne se fera pas sans que la bateau ait éprouvé des dommages assez sérieux.
L’eau est basse comme on a rarement vu à cette saison de l’année.
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Dans l’édition du 23 octobre, La Tribune écrit :
C’est bien triste que d’être obligé de se plaindre de la belle température, mais n’empêche que l’agriculture, le commerce, etc., demandent du mauvais temps, de la pluie.
Les marchands veulent vendre leurs marchandises d’automne, ça ce conçoit.
Mais ce dont nombre de cultivateurs se plaignent, c’est de la rareté de l’eau et c’est en vain que, depuis des semaines, ils implorent le dieu de la pluie de répandre sur eux ses abondantes faveurs.
À certains endroits du comté, les cultivateurs font jusqu’à six et sept milles pour aller chercher de l’eau. Leurs puits sont secs depuis deux mois.
Et il est bien certain que ce ne sont pas ces derniers qui se réjouissent du beau temps.
Il faut persévérer à dire des oraisons ad petandam pluviam.