Ah, si septembre pouvait se passer à la chasse !
Le chroniqueur Urbain, qui propose, dans Le Journal de Waterloo du 8 septembre 1887, une «lettre» en provenance de Montréal, imaginant le bonheur de passer septembre à la chasse plutôt que derrière son bureau.
Septembre ! — Ouverture de la classe; fin des vacances ! Mauvaise saison pour le gibier; triste moment pour l’écolier !
Ma compassion pour les bêtes ne va pas cependant jusqu’à me faire condamner la chasse et les chasseurs. Au contraire, je crois qu’on peut dire beaucoup de bien de cet amusement, qui procure un exercice salutaire et une excellente distraction.
Heureux ceux qui peuvent s’y livrer à leur aise ! Heureux le pauvre écrivailleur s’il pouvait, pendant ce mois, échanger sa plume contre un fusil, et courir tout le jour par monts et par vaux !
Je crois bien qu’il reviendrait souvent bredouille, mais il aurait fait provision d’air pur, de santé et de force ! Et puis les bonnes histoires… plus ou moins vraies, qu’il pourrait ensuite raconter !
Journaliste et chasseur, songez donc !
L’illustration — Un rêve de chasseur — est parue dans L’Opinion publique du 16 septembre 1880. On la retrouve sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, au descripteur «Chasse».