Le soudain retour des colibris
Hier, n’ayant pas vu de colibris depuis le 4 septembre et sachant qu’ils sont toujours partis entre le 15 et le 18 septembre, je décide d’enlever les abreuvoirs. Sortant décrocher un des quatre premiers sous le larmier arrière, un colibri se présente, faisant longtemps du surplace devant moi, l’air de dire « Que vous apprêtez-vous à faire ? ».
Je me ravise bien sûr, et, comme voilà trois jours, je renouvelle le liquide de mes neufs abreuvoirs. Un peu plus tard, un second colibri se présente pour se nourrir lui aussi, la queue plus courte que l’autre, plus jeune sans doute, sorti du nid depuis peu.
Le 20 septembre 2014 est désormais ma date la plus tardive au sujet de la présence des colibris.
Dans ce lieu, la vie ne cesse d’y aller de surprises. Et probablement sont-ce des colibris qui ont passé l’été plus au nord et font halte ici dans leur migration.
Depuis 15 ans et même un peu plus, on peut observer un décalage des saisons… Réchauffement climatique ? J’en sais trop rien, mais le fait demeure car on peut observer les modifications dans la nature et ses petits habitants…
Vous avez raison de Vous questionner, chère Esther. Mais je ne tire aucune conclusion de ce tout petit fait ici. Ces oiseaux font une courte halte dans leur migration.
Là où je me questionne, c’est sur la longue durée. Au tout début, durant la seconde moitié des années 1970, j’avais des goglus qui venaient manger de la graines tombées au pied de mes mangeoires. Par la suite, je n’ai plus jamais revu de goglus. Et voilà un moment que certains oiseaux «s’absentent» maintenant. Ainsi, ça fait bien une dizaine d’années que je n’entends plus la Bécasse d’Amérique et la Sturnelle des prés.
Trois oiseaux, trois histoires…
Goglu des prés
Il affectionne les champs de foin à l’orée des boisés. Est-ce que les boisés près de l’Arche auraient pu avoir céder la place à d’autres types d’occupation du sol au fil des ans..?
Bécasse américaine
Elle aime les terres en friches ainsi que les forêts peu âgées (de 15 à 30 ans selon l’Atlas). Est-ce que les forêts à proximité de l’Arche auraient poursuivi leur vieillissement avec le temps ? Est-ce que certaines friches prisées par l’oiseau auraient pu être reconverties en culture au cours des récentes années ?
Sturnelle des prés
La pauvre…! Comme elle s’alimente principalement d’insectes dits « nuisibles », il lui faut donc faire compétition à tous ces pesticides répandus dans l’environnement… Méchant cercle vicieux, s’il en est un..!!! Car moins la Sturnelle des prés est présente pour contrôler de façon naturelle les populations d’insectes « nuisibles » dont elle aimerait bien se sustenter, plus il est « nécessaire » d’intervenir avec des pesticides… Et je n’aborde pas le sujet des monocultures..!!! Mais bon…
…………
D’où l’importance de prendre des notes sur le long terme et de sonner l’alarme lorsque nécessaire, avant que tout ne dégénère… Car avec tout le bruit, le brouhaha et l’instantanéité du quotidien, il est facile d’échapper le long terme… et la mémoire étant ce qu’elle est, si on a pas de notes, il peut être ardu de dire avec précision la date, voire l’année au cours de laquelle nous avons entendu pour la dernière fois le chant du Bruant vespéral, celui de l’Engoulevent Bois-pourri, de la Sturnelle des prés, etc…
Cher Jean, il y aura bientôt 21 ans que tout bonnement, lors d’une conversation (passionnante, comme elles le sont toutes avec toi..!), tu m’as dit :
« Mais, tant qu’à observer les manifestations de la Nature, pourquoi ne prends-tu pas des notes..? »
Et je t’en remercie…!
Mario
P.-S. Colibri parlant, ils sont toujours ici, sauf qu’aujourd’hui, m’a fallu attendre patiemment une demi-heure avant de voir se pointer un jeune ou une femelle… Et j’ai comme eu l’impression que cet individu ne semblait pas très familier avec les aires de ma cour… Peut-être était-ce un Survenant, venu du nord..? ;-)
Merci infiniment, cher Mario. Voilà, pour chaque espèce d’oiseau, les paroles d’un sage. Mon Arche change, les alentours également, c’est certain, par intervention humaine ou autrement, et voilà aussi que les oiseaux changent. Merci, bien cher ami.
Dis, tu me surprends avec tes colibris, en haut, aussi tard.
Belle journée à toi.