Comme à l’habitude, j’entreprends ma tournée d’observation de la Nature
Tiens, voilà une autre Halisidote maculée. Magnifique. Des asters sont encore fort belles. Mais me sens-je épié ? Je me retourne. Qui prend le frais, l’air du temps ? Un petit chat gris bariolé, manifestement à l’aise dans un des trous au pied du mur avant de la grange.
Je ferme la caméra pour gagner la maison, chercher un plat de bouchées de poulet. J’ai toujours conservé de la nourriture pour chat ou chien qui se présenterait à l’improviste. Dans ce lieu, j’espère les manifestations de la vie. Et chats et chiens sont les bienvenus.
Quand je m’approche, le chat recule dans la grange. Mais je laisse l’assiette dans l’ouverture. Et je reprends ma tournée.
À distance, avant de vraiment m’éloigner, je le vois manger maintenant.
De retour de ma tournée, je repasse à la grange. Qui vois-je ? Un nouveau chat, sans doute frère ou sœur de l’autre ! Quelle surprise ! Mais tellement craintif, beaucoup plus que le gris. La vie ne lui est pas facile. Il ne tolère franchement pas ma présence. Mais, de très loin, je finis par voir qu’il s’approche de l’assiette à son tour.
Plus tard, le gris revient. À la grosseur de ses pattes, je me dis que manifestement il sera capable de se défendre. Lorsqu’il sort de la grange par une ouverture, c’est pour rentrer vitement dans une autre.
Et j’évite d’aller moi-même dans la grange pour les laisser à leur paix. Bientôt, je ne les aperçois plus dans les ouvertures. Probablement roupillent-ils dans la paille comme l’enfant jésus. À moins que, maintenant assouvis, ils jouent.
J’aime savoir qu’ils sont deux pour commencer dans la vie. On doit se sentir moins seul projeté dans un pareil karma. Et si j’avais été chat, j’aurais apprécié un plat de bouchées de poulet pour chat, complètement laissé à moi sur une terre perdue, si loin du bruit, si loin de tout.
P. S. Je n’ai pas pu voir davantage le noir, aux yeux méfiants, qui me regarde vraiment droit dans les yeux, et qui semble, diable, en savoir bien plus long que le gris sur la bête que nous sommes. Ça me travaille. Il n’est pas gagné. Pourrait-il être la mère ? Oups. Bonjour déstabilisation. Quelque chose, je ne sais quoi, me dit qu’elle aurait peut-être vu neiger. Et que c’est à moi alors, héritier de l’humanité, de composer avec les yeux qu’elle me fait.
Ouf !
Je n’ai plus de chat depuis maintenant 10 ans (23 juillet 2004) ma Delphine étant décédée le même jour que Serge Reggiani, l’ayant appelé ainsi en écoutant
» La dame de Bordeaux » en avril 1984, 8 semaines très exactement après sa naissance. C’était encore l’époque des tables tournantes. Aujourd’hui, vivant en banlieue plutôt qu’au centre ville, j’ai le plaisir de recevoir la visite, tous le jours, d’un chat en particulier, noir et blanc, moustachu. Je pourrais l’appeler Hitler, mais je ne veux pas ! À chaque fois qu’on se croise dans la cour ou que je l’aperçois assise dans le solarium, on se fait le bonjour. Il ne me craint pas. J’ai l’impression, à nouveau, d’avoir un chat !!!
» Pourquoi ceux qui possèdent un chat sont-ils en meilleure santé que ceux qui n’en n’ont pas ? » — Desmond Morris — Le chat révélé….
Question ! Merci, chère Ode.
Ils sont mignons ces chatons! Ah! Quand on est amoureux des chats, on ne peut envisager la vie sans eux!
La noire pourrait bien être la mère, du moins c’est une chatte car il n’y a que des femelles de cette couleur.
Bonne chance avec vos nouveaux squatteurs!
Merci beaucoup, chère Francine. Je ne savais pas que seulement les femelles pouvaient porter ces couleurs. Ça me convainc que le petit est donc avec sa mère. Voilà qui le rend très détendu. Et que la mère m’a à l’œil. Pas facile, la vie.
Le petit rayé ressemble en tout point à ma dernière chatte, Calico, décédée au printemps 2013… Cet été, une chatte du voisinage m’a prise en amitié, elle vient faire sa tournée quotidienne, m’accompagne au potager, se laisse flatter un peu… et repart. Petit plaisir du moment !
On s’attache, en effet, à ces petites bêtes, chère Esther.