Skip to content

Accourez au cirque Robbins qui sera là bientôt !

Le 8 juillet 1890, le quotidien La Patrie n’a que des éloges pour le cirque Robbins qui viendra se produire à Montréal dans quelques jours.

Le fait seul d’annoncer l’arrivée, sans aucun commentaire, des merveilles exhibées dans la réunion de douze grands cirques, différents les uns des autres, que le gérant Frank. A. Robbins va exhiber à Montréal, les 18 et 19 juillet, terrain coin St-Laurent et Bagg, devrait produire une réunion immense à la représentation.

Cet événement marquera une ère nouvelle dans l’histoire de nos amusements, parce qu’on peut dire en toute sûreté que, jamais à Montréal, une telle réunion de cirques a été exhibée, et il est douteux qu’une autre aussi considérable soit jamais vue, ici. Il y a en tout, dans la nouvelle organisation, un triple cirque, double ménagerie, hyppodromes romains et modernes, un double muséum, deux vues de lanterne magique intitulées «Cinderella» et le «May-Pole Dance».

Il y a aussi une volière et un grand aquarium, et les douze expositions peuvent être vues moyennant un billet et un prix d’admission. Quand cette merveille est comparée aux petits cirques ordinaires qui visitent annuellement cette section du pays, la plus grande merveille est de savoir comment on peut voir tant de choses pour si peu d’argent.

Nos lecteurs trouveront dans nos colonnes d’annonce une liste partielle des merveilles qui les attendent, mais, sans doute, on doit comprendre que pas un dixième de ces grandes choses n’est énuméré ici.

Une liste complète des spectacles que l’on peut voir sous ces vastes tentes prendrait plus d’espace qu’un journal peut lui accorder. On doit toutefois mentionner spécialement l’hyppodrome, les cirques, le grand musée, et cette innovation que tous salueront avec plaisir, l’Electrolode, la nouvelle machine par laquelle on donne on donne la mort aux criminels dans les prisons de l’État de New-York.

Il est tout bonnement impossible d’énumérer les écuyers, gymnastes, athlètes et acteurs de tous genres, dans les grands cirques et représentations, le nombre de curiosités dans les musées, ou le nombre des animaux dans la ménagerie, de sorte que nous sommes forcés d’y renoncer.

Ce qui parade dans les rues partira du terrain du cirque à 10 heures, le matin de l’exhibition, et chacun pourra alors voir une exposition sans payer.

Que d’éloges ! Le résultat sera-t-il à la hauteur des attentes ?

Le 19 juillet, sans s’excuser de son propos aussi dithyrambique, le quotidien montréalais est bien obligé d’admettre l’échec.

Les annonces flamboyantes du cirque Robbins ne sont égalées que par le fiasco gigantesque qu’il a subi hier. Nous sommes habitués de voir des cirques à Montréal, et généralement notre population se porte en masse aux représentations de ce genre, mais il nous semble que, dans ce cas-ci, nos citoyens n’en ont pas pour leur argent. La parade promettait peu, mais on espérait que la représentation compenserait ce désavantage. Il n’en est rien et nous pouvons montrer tous les jours des cirques aussi bien agencés que celui-ci.

Ce n’est pas la première fois, à l’époque, qu’un cirque crée de grandes attentes et que, finalement, les spectateurs en sortent fort déçus. Mais le silence du public lecteur du journal étonne toujours. Jamais, on prend la peine d’écrire au journal pour dire au directeur qu’il est en partie responsable de la déception. À moins qu’on cache ces réactions.

 

La photographie ci-haut, non datée, de deux tentes du cirque Robbins, qu’on retrouve au New York Public Library for the Performing Arts, apparaît sur le site suivant.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS