Tristesse
À tant fréquenter la Nature depuis si longtemps, et à tant l’aimer dans ses manifestations diverses, ça ne peut que nous cogner lorsqu’elle souffre. Sur ce lieu de vie, j’en ai traversé à quelques reprises.
Aujourd’hui, sur une branche basse, une petite Mésange à tête noire est posée, calme. Je suis à un mètre et demi d’elle et elle n’a pas encore bougé. Qu’arrive-t-il donc ? Veut-elle lier contact ? Oups, à doucement la regarder, je me rends compte qu’elle, reconnue pour ses billes noires, est borgne de l’œil gauche. Elle est calme, mais prudente et espère.
J’ai toujours dit à ma fille, souffrante lorsqu’elle voit une bête souffrante, que nous ne pouvons pas porter sur nous toute la souffrance du monde, que cela nous est impossible.
Je suis heureux que cette petite mésange soit à vivre sa vie ici dans l’arche plutôt qu’ailleurs. Préservée d’une certaine manière, j’ose l’espérer, de d’autres coups du sort.
Et je ne la dérange pas davantage. Espérant la revoir souvent s’activer aux alentours.
Quand je lis Nature avec un grand » N « , je sais déjà que tu feras tout ce qu’il faut pour que cette mésange ne soit pas menacée. Qu’elle puisse, malgré son handicap, vivre heureuse dans ton » royaume « .
Je souhaite tant, chère Ode, que la vie soit bonne pour elle. Merci, merci.