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Ah, le marché de Pâques, et le retour des cloches !

Au Québec, de toute l’année, le marché le plus aimé est le marché de Pâques. Qu’importe qu’on achète ou non, on s’y rend, pour l’œil.

Voici celui de Montréal en 1882. La Patrie du Samedi saint, 9 avril, raconte.

Comme d’ordinaire, la veille de Pâques, les marchés sont bien achalandés aujourd’hui. Les cultivateurs et commerçants de la campagne sont venus en nombre considérable à la ville et ont apporté une quantité énorme de produits de toutes sortes.

Les différents marchés, mais particulièrement le marché Bonsecours, étaient encombrés d’acheteurs, ce matin. On eut dit que toute la ville s’y trouvait. En effet, ce n’est pas sans un sentiment de vive satisfaction que nos ménagères se sont empressées de dire adieu à l’éternelle morue, au hareng ou autre poisson, pour faire leur choix des viandes les plus fraîches et les plus belles.

MM. les bouchers ont fait partout de très jolies décorations et surtout ils n’ont pas manqué de bien étaler à la vue du public leurs plus belles pièces. La partie ouest du marché Bonsecours offre particulièrement un très agréable coup d’œil. La voûte et les différents étaux disparaissent complètement sous une ornementation de drapeaux, de verdure et de rosettes de toutes couleurs, qui font ressortir la beauté des viandes fraîches dont les crochets sont surchargés.

Les bouchers ont rivalisé dans ce véritable déploiement de richesses culinaires à qui ferait le plus bel étalage. Nous avons remarqué particulièrement l’étal qui porte les Nos 50 et 52, propriété du boucher bien connu, M. Godfroi Granger. L’étalage des viandes est un des plus beaux du marché et on attire l’attention de tous les passants. Tout y est disposé avec un bon goût qui frappe de suite le spectateur. M. Granger a des quartiers de bœuf et de mouton qu’il faut voir pour apprécier, entre autres un quartier de jeune bœuf qui pèse 300 livres et fait l’admiration des connaisseurs.

 

* * *

Sur les cloches, La Patrie du Samedi saint, 9 avril 1887, écrit :

Parmi les traditions poétiques et charmantes qui ont trait à la semaine sainte, l’une des plus répandues est bien celle du voyage des cloches qui s’envolent dans l’air et vont à Rome durant que chez nous les carillons ne se font plus entendre.

Dans les établissements religieux, les exercices qui se font aux tintements de la cloche ont lieu, pendant trois jours, au son d’une crécelle et ce n’est que le jour de Pâques que les cloches retentissent de nouveau pour fêter la Résurrection.

Dans le midi de la France, au lieu du tintement imposant mais uniforme des bourdons, les cloches disposées en carillons compliqués chantent l’hymne du jour et leur voix d’airain remplit les airs de l’alleluia triomphant, tandis que les églises jonchées de verdure regorgent de fidèles prosternés dans des nuages d’encens.

 

P. S. Je n’ai pas rêvé. Du temps de mon âge, les cloches revenaient de Rome non pas le jour de Pâques, mais le Samedi saint, à midi. Enfant, nous aimions prêter l’oreille pour les entendre à nouveau.

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