Skip to content

Encore un revenant à l’île Bizard

Un jour, il nous faudra bien établir une grande carte des phénomènes hors de l’ordinaire au Québec voilà plus de 100 ans, car on en signale dans plusieurs régions. Nous voici, cette fois-ci, à l’île Bizard, tout juste au nord-ouest de Montréal.

L’île Bizard, qui est en train de devenir la terre classique des revenants, est toute en émoi depuis quelque temps par suite d’une nouvelle visite des esprits.

Une jeune fille de cette localité épousait, il y a huit ou dix ans, le jeune homme de ses pensées et devenait veuve après un lustre de bonheur domestique.

Six mois s’étaient à peine écoulés depuis que le mari était au cimetière, que la veuve enamourée convolait en secondes noces. Sa première belle-mère demeurait avec elle et elle avait souvent des querelles et des difficultés avec le nouveau ménage. La pauvre vieille est morte dernièrement.

Depuis cet événement, dans la maison habitée par les deux époux, on assiste à des choses mystérieuses, inexplicables.

Après le coup de minuit, c’est-à-dire à l’heure sacramentelle, on entend des bruits de chaînes; les pommes de terre exécutent une épouvantable sarabande; la machine à coudre se promène de pièce en pièce, etc., etc.

Les voisins ont été mandés le premier soir de ce tapage, et un brave cultivateur, armé d’un gourdin, est monté au grenier pour se rendre compte de ce qui se passait.

Soudain, une main mystérieuse lui a enlevé son casque et le bonhomme s’est enfui éperdu.

On est, dit-on, allé consulter le curé qui a conseillé d’offrir des messes et des prières pour les âmes du purgatoire.

 

Source : La Tribune, 2 mars 1894.

L’illustration est parue dans Le Monde illustré du 24 mars 1900. On la retrouve sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, au descripteur «Nuit».

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS