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Un loup-garou à l’île des Sorciers ?

Il existe tout près de Québec, dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent, un lieu magnifique, l’île d’Orléans. On l’a longtemps appelée l’île des Sorciers. On ne s’entend pas cependant sur l’origine de cette appellation.

Chose certaine, voilà que le toponyme se confirmerait à la fin du 19e siècle, selon un article de La Patrie du 31 janvier 1893. L’île serait peut-être même hantée à nouveau par un loup-garou.

À l’Île d’Orléans, l’île aux Sorciers comme on l’appelle encore, qui a servi de théâtre aux romans d’Eugène Dick [il s’agit de Vinceslas-Eugene Dick (1848-1919), médecin né à Saint-Jean de l’île d’Orléans], cette superstition apportée de Normandie par nos ancêtres subsiste encore et ne demande que l’occasion pour renaître dans toute sa vigueur.

Depuis quelques mois, toute l’île était terrorisée et personne n’osait plus s’aventurer dans les routes désertes après la tombée de la nuit.

Plusieurs personnes des plus dignes de foi affirmaient — en tremblant et en se signant dévotement à ce souvenir — avoir aperçu dans les bois, en se rendant à la ville, un être inconnu, tout de poil couvert, aux yeux flamboyants et à la tête surmontée de deux cornes.

Seulement, chose singulière et qu’on ne pouvait s’expliquer, au lieu d’aller au devant des gens pour se faire délivrer, ce nouveau loup-garou fuyait en des bonds prodigieux et disparaissait dans les fourrés sitôt qu’apparaissait un être humain.

Un M. Pouliot, de Saint-Laurent, homme sans peur et sans reproche, a résolu de se dévouer pour ses frères et le salut de cette âme en peine.

Il y a quelques jours, accompagné de son chien, un énorme terreneuve, il s’est dirigé vers le bois avec la résolution bien arrêtée d’avoir le mot de l’énigme, de ne pas reculer devant le monstre, homme ou bête, qui se présenterait à lui et de le poursuivre s’il s’enfuyait.

À peine avait-il pénétré dans le bois qu’une ombre fugitive passe devant lui; son chien s’élance et, quelques instants après, des cris épouvantables, n’ayant rien d’humains, se font entendre. Non sans crainte, M. Pouliot se dirige sur la voix, mais quelle n’est pas sa surprise, sa stupéfaction, en apercevant

UN VEAU !

C’était cet animal, bien inoffensif pourtant, qui avait mis toute l’île en émoi et avait donné la chair de poule à plus d’un robuste habitant.

Mais comment ce veau habitait-il les bois à cette saison de l’année ?

Voici l’explication du mystère.

Né le printemps dernier de l’une des vaches du troupeau de M. Johnny Rousseau, de Saint-Pierre, celui-ci n’avait jamais pu s’en emparer et n’y pensait plus depuis longtemps, le croyant mort dans quelque coin du bois.

Il est assez singulier que, par un hiver aussi rude, cet animal ait pu vivre ainsi à la belle étoile, en ne se nourrissant que de feuilles sèches et de branches d’arbre.

M. Rousseau voudrait bien ravoir son veau, mais M. Pouliot demande $4 pour sa capture.

 

L’image montre une partie du Parc des ancêtres à Sainte-Famille de l’île d’Orléans. Au loin, la côte de Beaupré.

Sur le loup-garou, voir ces articles.

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