Apparence que la tire Sainte-Catherine va coûter cher, baguette d’un nom !
Bien oui, la tire Sainte-Catherine que nous mangeons le 25 novembre, jour de la Sainte-Catherine, est faite de mélasse. Et sans mélasse, voilà une sucrerie, mais ce n’est pas de la tire Sainte-Catherine.
La nouvelle du 19 janvier 1891 du quotidien de Québec, Le Canadien, ne nous rassure pas.
Les dernières nouvelles des Barbades nous apprennent qu’on s’attend à l’ouverture prochaine de la saison des mélasses, mais que la récolte sera moindre qu’en 1889. On estime que le prochain rendement sera de 30,000 à 33,000 poinçons (puncheons) contre 54,000 l’an dernier, ce qui montre une diminution de 17,000 ou 20,000 poinçons, pourvu toutefois que les chiffres ne soient pas au-dessous de la vérité.
La sécheresse qui s’est fait sentir dans les Barbades durant les derniers six mois de 1890 fait dire à un homme compétent de cette île que la récolte de 1891 n’excédera pas 50,000 à 55,000 tonnes de sucre, et 30,000 à 33,000 poinçons de mélasse, contre 90,000 tonnes de sucre et 54,000 poinçons de mélasse l’an dernier.
Ci-haut, l’histoire qu’on racontait aux enfants du Québec dans leur livre de lecture de troisième année n’est pas attestée. À la vérité, on ignore qui eut l’idée un jour, au Québec, de mettre à bouillir de la mélasse, du sucre et de l’eau. Et, dans les études commandées par le Ministère de la Culture et des Communications sur Place-Royale, ce n’est qu’en 1680, grâce au triangle commercial France—Antilles—Nouvelle-France, qu’on voit arriver de la mélasse au port de Québec.
L’image provient de Mon troisième livre de lecture, textes de Marguerite Forest et Madeleine Ouimet, illustrations de Jean-Charles Faucher, Montréal, Librairie Granger Frères Ltée, 1956. Il s’agit d’un ouvrage approuvé par le Conseil de l’Instruction publique de Québec, à sa séance du 12 mai 1943. Marie-Claire Daveluy est l’auteure de ce texte «La tire».