La pluie, dites-vous ?
Début janvier ? Ah, il ne faut pas s’en surprendre. Voyez.
À Joliette, L’Étoile du Nord du 7 janvier 1892 écrit : « Chose extraordinaire, le 2 janvier, il a plu à torrent ici où à pareille date nous sommes dans la neige jusqu’au cou et nous frissonnons sous la froidure qui fait en régidité [sic] du ciel comme une immense plaque de fer. »
À Montréal, L’Étendard du 3 janvier 1890 y va de ce texte : « Depuis hier après-midi qu’il pleut. Les voitures d’été sont en grande majorité dans nos rues et le ciel plein de brouillards ne nous promet pas de soleil, pour aujourd’hui du moins. Au commencement de l’après-midi, les nuages enveloppaient le sommet du Mont-Royal. »
Toujours à Montréal, La Patrie du 5 janvier 1899 constate : « La température est excessivement douce pour la saison et tout le monde se plaint, surtout les ouvriers qui s’attendaient à gagner quelqu’argent à pelleter de la neige dans les rues. […] La pluie abondante et le dégel ont causé des craintes sérieuses hier au département des chemins qui n’a cessé de faire fonctionner ses pompes de la rue Craig et de la rue McGill. Grâce à cela, on n’a pas eu d’inondation à regretter. »
À l’île d’Orléans, selon La Patrie du 7 janvier 1899, voilà que : « Le pont de glace de l’Île a suivi le courant par suite du dégel presque phénoménal que nous avons eu jeudi [le 5 janvier]. »
À Québec, le quotidien Le Canadien du 10 janvier 1889 s’exclame : « Qui l’aurait cru ? Malgré une pluie battante, le Patinoir était encombré hier soir de spectateurs, de patineurs et de patineuses. Aussi la scène était-elle des plus attrayantes. Les costumes des patineurs étaient charmants et produisaient un coup d’œil superbe par leur variété et par leurs riches couleurs. La musique des Hussards a bien jouée. En somme, agréable soirée. » Il est vrai qu’il s’agit d’un patinoir couvert, tout à fait à l’épreuve de la pluie. Le problème fut de se rendre et d’arriver là bien mouillé.