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De nombreux Paradis terrestres nous attendent

Sitôt que nous allons pouvoir quitter notre esquif pour aller voir ailleurs, des lieux incroyables nous attendent. De Saint-Jean-d’Iberville, Le Franco-Canadien du 7 décembre 1883 souhaite manifestement nous faire rêver.

On ne peut lire les ouvrages des grands astronomes, de [Camille] Flammarion en particulier, sans être écrasé en quelque sorte par la grandeur des œuvres de Dieu et découragé par la petitesse du monde que nous habitons et l’insignifiance de nos œuvres.

Qu’est la terre comparée aux millions et aux millions de mondes répandus dans l’espace et dont la plupart sont plus gros que la terre ? Non seulement ils sont plus gros, mais un grand nombre sont plus beaux et mieux constitués que la terre pour être habités. Ils ont leur système planétaire comme la terre, possède des fleuves, des lacs, des mers et des forêts, sont soumis aux changements de climats, ont des jours et des nuits, ont tout ce qu’il faut pour produire et entretenir la vie, pour réjouir la vue, flatter l’oreille et l’odorat, pour rendre leur séjour agréable.

Voyons Jupiter, par exemple, l’une des planètes qu’on a pu le mieux examiner. Elle est cent vingt six fois plus grosse que la terre et est favorisée d’un printemps éternel.

Venus ressemble beaucoup à la terre relativement à la durée des jours et des saisons, mais il fait beaucoup plus froid en hiver et beaucoup plus chaud en été.

Dans Mars, la température est la nôtre, mais les saisons y sont deux fois plus longues; on remarque à ses pôles comme à ceux de la terre des amoncellements de glaces énormes.

Si on s’éloigne à 900 millions de milles, on trouve Saturne dont le système planétaire est si merveilleux, Saturne autour duquel tournent huit lunes, où les années sont de trente ans et les saisons de sept ans et quatre mois.

Plus loin encore, on trouve Uranus qui n’est que quatre-vingt fois plus grosse que la terre. Les années y sont de quatre-vingt quatre ans et un quart et les saisons de vingt et un ans et elle est comme Saturne, pourvue de huit lunes.

Maintenant à des distances si éloignées qu’on ne peut pas en faire le calcul, l’astronome découvre des mondes dont il ne peut distinguer la nature, mais dont il peut deviner la beauté. Il y a, par exemple, de ces mondes qui sont éclairés alternativement par des soleils de différentes couleurs, des soleils blancs, rouges, écarlates, oranges, etc. Qu’on se fasse une idée maintenant de la beauté de la végétation de ces mondes, des effets de lumière merveilleux qui doivent s’y produire. Évidemment, il y a là de quoi faire bien des paradis.

Flammarion a bien raison de dire que ces mondes n’ont pu être faits rien que pour rouler dans l’espace et qu’ayant tout ce qu’il faut pour être habités ils doivent l’être. La vie est tellement inhérente à la matière et dans l’ordre de la nature qu’il est presqu’impossible qu’elle n’y existe pas. Ou ces mondes ont été habités, et ils le sont ou ils le seront. Rien ne s’oppose à ce qu’on le croit.

Dans ces mondes plus beaux que la terre où tout ce qui y croît est nécessairement supérieur à ce qu’on voit sur notre planète, le bon sens, la grandeur et la sagesse de Dieu veulent qu’il ait mis des intelligences pour l’admirer et des cœurs pour l’aimer.

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