Ce Cerceau
La vie est étrange. Nous avons soudain de ces rappels, éveillés ou dans un rêve, qui nous renvoient dans notre vie arrière. Des moments d’autrefois et on ne sait pourquoi d’ailleurs. Probablement parce que notre mémoire est chargée de rappels possibles de ce type. Quelle bête étonnante nous sommes !
En voici un exemple.
Je parle souvent sur ce site de mon fossé aux amphibiens. Je l’aime ce fossé de rien. Je l’observe. Pas qu’il est spectaculaire. Pas par sa grande beauté, mais simplement parce que des vivants de chez moi y tiennent.
Mes amphibiens, venus d’un temps si lointain, y naissent. Les oiseaux y descendent pour boire en pleine chaleur, même si je leur offre un abreuvoir. Et c’est un de mes lieux d’observation de vie. J’ai déjà fait lever un héron qui s’y nourrissait.
Je sais, c’est fou, mais je cherche à mettre le doigt sur ce que ce fossé de rien propose. Y compris à moi.
Et voilà que, le 21 octobre, il offre un cerceau. Étrange. Jamais il n’avait montré une pareille forme. M’est revenu alors, je ne sais pourquoi cette chanson de Michel Rivard et du groupe Beau Dommage, Ginette. Chanson dans laquelle l’amoureux dit à Ginette de le faire sauter dans son cerceau.
Aussi, depuis ce temps, j’ai mon cerceau à l’œil. Je m’arrête. En prends image. Vois où il en est. Et j’aime le savoir là, sorti de ne je sais où. Des conditions du milieu assurément. J’ai mon cerceau à l’œil.
Vous avez bien raison, c’est bizarre de ma part, en effet. Surveiller un fossé, se préoccuper d’un cerceau qu’il offre. C’est fou, je sais. Mais je m’attarde à chercher à décoder la Vie. Savoir où elle se cache pour la débusquer dans ses moindres couleurs, et savoir là d’où je viens. À qui j’appartiens.
Le voici, ce cerceau, en quatre images. La photographie en majeure, la première, celle tout en haut, remonte au 21 octobre. Les autres, en mineure, aux 1er novembre, 22 novembre et aujourd’hui même, le 7 décembre.
Il me montre aussi, bien sûr, d’abord, la durée à travers le temps qui passe. Cher Cerceau.
Dans le Cerceau du 21 octobre, je crois y distinguer une tête à la cocteau, avec un certain regard, une oreille, des cheveux, mais pas vraiment de bouche. Imaginons que cette branche soit une partie d’une courbe qui peut être infinie, comme une esquisse de liberté dans l’oeuvre à venir…
Absolument. Pourquoi pas, chère Louise.