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Le Jour du souvenir avant qu’il n’existe

Aujourd’hui, en Europe et dans les pays du Commonwealth, c’est le jour de l’Armistice pour commémorer le décès des femmes, des hommes et des enfants lors des conflits du 20e siècle. En 1900, ce jour du Souvenir n’existe pas encore, bien sûr.

Voici, dès lors, ce que retiennent quelques journaux québécois pour cette journée.

À Québec, après la neige on se prend à rêver d’un été de la saint-Martin, bien que, le long des rives du Saint-Laurent, on parle plutôt de l’été des Indiens, quelque part en octobre lorsqu’il survient. «Une légère couche de neige couvre les rues de notre ville depuis dimanche. On se demande si elle va rester ou si elle va fondre. Chi lo sa ! [«Merci et ciao» en italien] Le froid dont nous sommes gratifiés depuis quelques jours semblerait indiquer que l’hiver est arrivé pour de bon. Mais la température est si capricieuse parfois, surtout dans notre district; aujourd’hui, nous avons un froid à tout casser, et demain nous sommes caressés par une brise aussi chaude que le doux Zéphire. Espérons que saint-Martin nous apportera bien son été traditionnel et qu’il reculera de quelques jours la saison des neiges et des glaces.» Le Canadien, 11 novembre 1890

À Sorel, voilà la neige également. «La tempête de neige, hier, a porté un mauvais coup à la navigation. Les bateaux de la Cie Richelieu comme les autres ont dû rester au port. Dès hier soir, la couche de neige était assez épaisse pour qu’on sortit les carrioles et les traîneaux de leur remise.» La Patrie, 11 novembre 1898.

À Arthabaskaville, on songe plutôt à prévenir les lecteurs de bien porter attention aux pluies d’étoiles filantes. «Qu’on n’oublie pas d’observer la pluie des aérolithes le 13, 14, 15 de novembre — lundi, mardi et mercredi soir. » L’Écho des Bois-Francs, 11 novembre 1899.

À Rimouski, on voyage maintenant sur la neige. « Nous avons des chemins d’hiver depuis dimanche dernier [6 novembre]. » Le Progrès du Golfe, 11 novembre 1904.

Retour à Québec où les soirées sont bien tristes sur le coup de 20 heures. Chaque soir, pendant tout le mois, les églises de la ville sonnent alors le glas pour les morts, «un chant lugubre qui fait songer involontairement à ceux qui ne sont plus». Dans le faubourg Saint-Roch même, on raconte que «Douze gaillards et solides garçons sont partis pour les chantiers hier.» Le Soleil, 11 novembre 1908.

 

La gravure d’une tempête de neige à Montréal, œuvre de Napoléon Savard, est d’abord parue dans Le Monde illustré du 26 janvier 1901. On la retrouve sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, au descripteur «Hiver».

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