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Voilà la corneille prise au milieu d’une fête

On continue à régler un peu partout les paris extraordinaires, invraisemblables même, qui ont été faits à propos de l’élection présidentielle [américaine] et les perdants comptent si bien prendre leur revanche dans quatre ans qu’ils s’exécutent, en général, de bonne grâce.

Ainsi, un banquet des plus extraordinaires vient d’avoir lieu dans un des premiers restaurants de Chicago. Les convives étaient au nombre de vingt environ, moitié démocrates, moitié républicains. Or, le plat principal se composait d’une douzaine de corneilles et d’une douzaine de bécassines rôties; et tandis que les gagnants savouraient leurs bécassines, les perdants, placés en face, étaient obligés de manger les coriaces corneilles.

Plusieurs de ces derniers n’ont pu s’empêcher de faire la grimace au grand amusement des gagnants, mais, en somme, les douze corneilles ont été mangées aussi bien que les bécassines; et, grâce à un généreux vin de France, le banquet s’est terminé par une alliance des plus parfaites entre les républicains et les démocrates, en attendant les prochaines élections.

 

Le Canadien, 16 novembre 1888.

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