La vie citadine en 1900
Il y a fête en fin de semaine à Trois-Rivières, le pays d’où je viens. Demain samedi et dimanche.
L’Association des Charron et Ducharme, l’Association des Provencher d’Amérique et l’Association des descendants de Louis Tetreau organisent un rassemblement en cette ville, terre d’accueil de Louis Tetreau et de Sébastien Provencher. L’événement se tient à l’hôtel Gouverneur Trois-Rivières, 975, rue Hart, dans le centre-ville.
Dimanche matin, à 10 heures 15, j’animerai une rencontre-conférence sur le thème de la vie citadine en 1900, avec point focal, dirais-je, la ville de Trois-Rivières et, à l’occasion, certaines communautés des alentours. Nous parlerons de la couleur des jours au cours d’une année.
L’événement vous intéresse ? Amenez-vous. Si vous vous présentez pour le brunch qui précède à 9 heures 15, le coût est de 20$. Sinon, pour la rencontre-conférence seulement, on vous invitera à faire un don.
Les Provencher et leurs amis sont du bien bon monde.
P. S. Maurice Provencher, l’organisateur de la rencontre, m’envoie le post-scriptum suivant dont vous devriez prendre note :
J’ai oublié de te dire que pour le brunch, s’il y a plusieurs personnes, il faudrait me contacter à l’hôtel, si possible samedi midi, au numéro de téléphone (888) 910-1111, en me laissant un message puisque je dois dire le nombre de participants au brunch. Quant à la conférence, on peut ajouter des chaises seulement.
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Exemples de vie.
Le 8 avril 1899, au moment où on traverse le fleuve en traîneau sur les glaces vers Sainte-Angèle-de-Laval, et qu’il y a danger de s’enfoncer, on prend soin de placer «un canot dans la voiture».
L’homme fort Louis Cyr, lui, vient faire ses tours de force sur la place du marché aux denrées et offre 500$ à toute personne qui arrivera à répéter un seul de ses exploits.
Y a-t-il punaises à Trois-Rivières ? «Faire infuser pendant dix minutes dans de l’eau chaude des feuilles d’absinthe, puis badigeonner avec cette eau, et au moyen d’un pinceau, les lits, les boiseries et parois habités par ces insectes dégoûtants. L’effet sera presque immédiat.»
Et puis, Trifluviens, soyez patients pour la lumière. «Les personnes qui désirent se servir de la lumière électrique pour l’éclairage des maisons sont priées de s’adresser à M. le Secrétaire-Trésorier de la cité qui leur donnera des renseignements nécessaires. L’éclairage des maisons sera organisé aussitôt que l’éclairage des rues, qui est plus urgent, aura été complété.»
Il en est de même pour le téléphone, vous l’aurez bientôt. «La Compagnie de téléphone Bell est à établir une ligne entre les Trois-Rivières et Québec. Les poteaux et les fils sont déjà installés jusqu’à Batiscan.»
Ainsi la chatte se peignera dimanche matin.
Peut-être serait-il temps d’expliquer à nouveau d’où vient cette expression de la chatte qui se peigne. Je la tiens de mon vieil oncle Emery, avec qui j’ai entretenu longtemps une correspondance. Après les petites nouvelles qu’il m’adressait, ce grand oncle, fils d’Emmanuel, oncle de mon père, avait toujours l’habitude de finir ses lettres par cette expression : C’est ainsi que la chatte se peigne. Pour Ainsi va la vie.
Dimanche, de retour. Bien agréable fut cette rencontre. La vie quotidienne des populations, la «chemise» que nous nous sommes donnée pour vivre dans notre milieu naturel, ici même au Québec, fascine les populations. Je le vérifie à chaque fois. Et nous prenons tant plaisir à en discuter. C’est vraiment là l’assise de la culture d’un peuple.