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En 1800, aller de Québec à Montréal coûtait très cher

Souvent, on regarde avec attendrissement une gravure ancienne. «Ah, le bonheur !» Mais voyager sur les routes du Québec n’était pas une partie de plaisir et coûtait bien cher. Dans Le Canadien (Québec) du 2 octobre 1890, un quidam qui signe Beauséjour y va d’un texte à ce sujet.

M. [Philippe-Aubert] de Gaspé nous assure dans ses mémoires qu’au commencement du siècle, personne ne voyageait par plaisir.

Nous n’avions point son témoignage à cet égard que l’on se rangerait encore aisément à son sentiment, seulement à jeter un coup d’œil sur les tableaux indicateurs qui nous ont été laissés des routes à suivre, des distances à franchir et des interminables relais auxquels on était assujetti.

J’ai dit l’autre jour qu’un voyage à Trois-Pistoles était toute une grande affaire dans laquelle on ne devait s’engager qu’après mûre réflexion. Qu’était-ce cependant cette course comparée aux voyages de Québec à Montréal ?

C’est ici surtout, à cause d’abord de la distance et puis ensuite des relais, que le voyage n’avait rien d’amusant.

Comment se faisait le trajet ? Quelle était sa durée ? Il n’y avait rien de fixe à cet égard.

L’état de la température, plus encore l’état des chemins, la vigueur du coursier qui était rarement à la hauteur du portrait flatté qu’en faisait l’automédon, toutes ces causes réunies devaient influer sensiblement sur la rapidité de la course.

On comptait trente-trois relais entre Québec et Montréal. […] Le prix ordinaire d’un voyage à Montréal devait être autrefois d’un chelin par lieue. Le prix variait cependant, en certains endroits, et plusieurs maîtres de poste, moins scrupuleux que leurs confrères, n’hésitaient point à réclamer cinq chelins pour une course de neuf milles [trois lieues].

Dans ces conditions, le voyage entier — qui embrassait à peu près un parcours de 72 lieues — pouvait coûter $15 à $16, sans inclure dans ce montant les frais d’hôtellerie.

Quant à ceux-ci, il serait assez difficile d’en déterminer le chiffre précis. Ils devaient toutefois former un joli denier si l’on tient compte du nombre de stations où le voyageur était tenu de descendre pour se réconforter, changer de monture et même attendre, en certain cas toute une nuit, que les éléments déchaînés se fussent calmés pour reprendre sa route.

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