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Allez, reposons-nous

J’attrape l’ouvrage 365 Poèmes de sagesse chinoise (Paris, Albin Michel 2012). De tout petits poèmes traduits et présentés par Hervé Collet et Cheng Wing fun. Succession de mots. Tenant de la méditation. Recherchant la beauté et le calme. J’aime beaucoup.

 

 

 

 

 

 

Invitant le voisin à l’est
Un petit pichet, deux mesures de vin
Une natte neuve, un lit de six pieds
Peut-être pourrais-tu venir passer la nuit à converser avec moi
Au bord de l’étang, bientôt la fraîcheur de l’automne.

Po Chu-yi

 

Pluie nocturne
Un criquet précoce stridule puis s’arrête
La lampe vacillante s’éteint puis se rallume
À travers la fenêtre, la nuit, je devine la pluie
Le bananier est le premier à en répandre le bruit.

Po Chu-yi

 

Pluie de canicule
Sur le point de pleuvoir mais il ne pleut pas encore,
Le tonnerre gronde comme un chariot au galop
J’aimerais dormir mais ne dors pas encore, mes pensées sont confuses
À l’instant précis où le garçon de campagne me prévient que le thé est prêt,
Un moine de la montagne frappe à la porte.

Lu Yu

 

Journée d’été au pavillon de l’est
Dernier tiers de l’été
À l’improviste j’arrive sur une balustrade sous les pins
La chaleur a diminué, le vent frais abonde
J’ouvre la porte et laisse entrer les montagnes.

Tsao Song

 

Du Pavillon d’où l’on contemple les nuages
Temps couvert, beau temps, aube, crépuscule,
Incessante transformation
J’ai déjà au vide confié mon corps
Apparaissant spontanément sans intention,
Ainsi s’en retournant,
Les nuages blancs ressemblent à l’homme qui contemple les nuages.

Su Tung-po

 

Traversant le ruisseau à pied
Ma sueur qui coule forme presque de la pluie
Les moustiques s’agglutinent, on dirait le tonnerre
Que fait donc le vieillard de la montagne,
À traverser ainsi le ruisseau pieds nus ?

Lu Yu

 

Au temple Ch’ung-yi
Dans la petite cour le vent est frais, les fleurs des orangers exhalent leur parfum
L’ombre du mur a légèrement tourné, le soleil décline
De la sieste je viens de me réveiller, les livres me sont sans saveur
Accoudé tranquillement à la balustrade, je sirote du thé amer.

Wen Cheng-ming

 

Au temple Ch’ung-yi
Fines, déliées, flottent les toiles d’araignées suspendues, jamais balayées
Dans la cour tranquille, sur le perron l’ombrage des arbres est dense
Dans la cour fraîche peu de moines, les bruits ont cessé
De temps à autre quelqu’un frappe à la porte, la quiétude n’en est que plus profonde.

Wen Cheng-ming

 

Visite à un ermite sans le rencontrer
Au pied d’un pin, j’interroge un jeune garçon
Il répond : « Le maître est parti cueillir des herbes
Je sais seulement qu’il est dans la montagne,
Les nuages sont profonds, on ne sait où. »

Chia Tao

 

Souffrant de la chaleur, composé dans la salle de méditation du maître de la Quiétude éternelle

Pour fuir la chaleur, les gens courent en tous sens
Seul le maître zen ne quitte pas la salle de méditation
La chaleur n’y pénétrerait-elle pas ?
Quand le cœur demeure calme, le corps reste toujours frais.

Po Chu-yi

 

L’illustration paraît dans ce livre de petits poèmes traduits et présentés par Hervé Collet et Cheng Wing fun. Elle est tirée du Jardin du Grain de Moutarde, manuel de peinture chinoise, publié en 1679.

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