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La fête nationale des Acadiens (15 août)

Je suis Acadien par ma grand-mère paternelle, la belle Rose Breault. Donc, imaginez que cette date a beaucoup de résonance pour moi. C’est à la première convention nationale des Acadiens à Memramcook, en 1881, qu’on a choisi ce jour comme fête nationale.

Les Acadiens tiendront d’autres conventions semblables. Les 15 et 16 août 1900, par exemple, a lieu à Arichat, en Nouvelle-Écosse, la quatrième d’entre elles. Les délégués demandent alors l’acadianisation de l’Église, en particulier la nomination d’un évêque acadien. Ils réclament aussi une action commune des journaux acadiens pour protéger les intérêts du peuple acadien.

Les responsables de l’hebdomadaire L’Évangéline sortent heureux de cet événement. Le 23 août 1900, sous le titre «Notre fête nationale», ils écrivent :

La semaine qui vient de s’écouler sera une des plus joyeuses et des plus glorieuses pages dans l’histoire de l’Acadie. Les 15 et 16 août ont été, pour nous, une de ces étapes mémorables, où les peuples s’arrêtent, suspendent leur marche empressée dans le courant rapide de la vie des nations, s’assemblent et délibèrent en frères les graves questions qui ont trait à leur nationalité et à leur existence.

Tout peuple qui vit, comme nous, au milieu d’éléments hétérogènes, sent le besoin de ces réunions extraordinaires. Éparpillés comme nous sommes aux quatre coins des provinces maritimes, dans le province-sœur, dans les États-Unis, en France ou partout ailleurs, nous avons besoin, de temps à autre, d’un rendez-vous, où nous pourrons nous rencontrer, communiquer nos idées, redire notre histoire, réclamer nos droits, les faire respecter, et donner à l’univers entier le spectacle d’un peuple, peu nombreux, il est vrai, mais uni de foi et de sentiments.

C’est ce qui vient de se passer au Cap Breton. Arichat a été, pour nous, un foyer bienfaisant où nous sommes allés réchauffer notre patriotisme et cimenter les liens qui nous unient [sic]. Là, nous avons rencontré des frères du Nouveau-Brunswick, de l’Ile du Prince-Édouard, des États-Unis, de la province de Québec, de France, enfin de tous les points du globe où il existe quelques descendants de ces pauvres malheureux, jetés jadis au gré des vents par la tourmente de la haine. […]

Notre Convention a donc été, sous tous les points de vue, une parfaite réussite. On a fraternisé, on a montré, une fois de plus, que tous, Acadiens et Canadiens-Français, nous avons une commune origine, nous sommes les frères d’une même famille, et notre mère à tous, c’est la France ! […]

Après tant de bons offices à notre égard, de la part des étrangers, il est juste et convenable que L’Évangéline offre à tous les assistants, de la part du peuple acadien, ses plus sincères remerciements, et  ceux qui ont organisé la chose, l’appréciation mérité des travaux qu’ils se sont imposés et des bons résultats dont leurs efforts ont été couronnés.

 

Bonne fête, chères Acadiennes, chers Acadiens !

L’illustration servait d’annonce dans l’hebdomadaire L’Évangéline du 9 août 1900 pour la tenue de la convention d’Arichat. On la trouve sur la page Wikipédia consacrée à l’événement.

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