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La vallée du lac Saint-Jean

Vous songez à vous faire colon et à partir pour le lac Saint-Jean, voici ce que vous devez savoir de la région. H. A. Genest le précise dans L’Album universel du 29 juillet 1905.

Le lac Saint-Jean est une belle étendue d’eau ayant presque la forme d’un cercle, et dont le pourtour est de 150 milles. Il est situé à peu près sous la même latitude que Paris, et distant de Québec d’environ 190 milles. Il est alimenté par une douzaine de rivières dont quelques-unes sont très considérables. Par exemple, les rivières Péribonca, Mistassini et Ashwapmouchouan ont chacune de 300 à 500 milles de longueur, et à son embouchure, la rivière Péribonca a au delà de deux milles en largeur.

De nombreux lacs, entourés presque tous de forêts inexploitées et remplies de bois de construction, alimentent les centaines d’affluents des grandes rivières précédemment citées. Ces cours d’eau, qui étaient autrefois pour les chasseurs indiens les seuls moyens de communication d’un point à l’autre de la région, sont admirablement propres au flottage du bois et assurent aux colons une quantité inépuisable d’eau, la plus pure et la meilleure qui existe sur la surface du globe.

Presque tous ces lacs et toutes ces rivières renferment une incroyable variété de poissons, tels que le «ouananiche», ou saumon d’eau douce, la truite et le poisson blanc, sans compter plusieurs autres variétés de moindre valeur, comme la perche, le brochet, le chabot, etc. […]

Le climat n’est guère plus rigoureux qu’à Montréal, et la chute de neige y est moindre qu’à Québec. Le lac Saint-Jean, répandant ses vapeurs, exerce une heureuse influence sur le climat du pays qui l’entoure. Les vents du Nord-Est, froids et humides sur les bords du Saint-Laurent, perdent leur humidité avant d’arriver au lac Saint-Jean.

Enfin, de superbes forêts couvrent cette région et sont largement utilisées par l’industrie. Parmi les essences dominantes, on trouve le merisier, l’épinette blanche, l’épinette rouge, le pin, le cèdre, le frêne, le bouleau, etc. […]

Durant toute la belle saison, la rivière Saguenay est une voie de communication commode avec le reste de la province. Des bateaux à vapeur font le service entre Chicoutimi, Tadoussac, Québec et Montréal. En outre, pendant toute l’année, le chemin de fer Québec—Lac Saint-Jean, d’une longueur de 190 milles, dessert toute la région.

Enfin, sur le lac même, un bateau voyage régulièrement, partant de Roberval, pour la commodité des colons établis sur les bords des rivières tributaires du lac Saint-Jean, telles que les rivières Péribonca, Mistassini et Ashaupmouchouan. […]

Quant aux puissances hydrauliques de ses différentes rivières, elles sont inépuisables. L’expérience a prouvé aussi que les succès obtenus dans les différentes entreprises industrielles, dans cette contrée, ne sont pas l’unique partage des riches individus, puisque, dernièrement, de petits propriétaires de fermes ont réussi à se former en société pour l’exploitation de pareilles industries.

Puis Genest, citant un rapport du gouvernement du Québec signé par J. C. Langelier, écrit : «Si maintenant nous considérons l’ensemble des vingt millions d’acres de terre que contient la région du lac Saint-Jean, nous constaterons qu’un peu moins de 500,000 acres sont en défrichement ou en culture, et tout le reste en forêt. Soixante-quinze pour cent des essences dont se composent ces forêts sont de l’épinette noire, blanche et rouge.»

Et l’auteur reprend le fil. Nous devons en terminant dire quelques mots du couvent de Roberval [….]. Le couvent de Roberval est une succursale du célèbre couvent des Ursulines de Québec, où reposent les cendres de Montcalm, et qui a joué un rôle important dans l’histoire du Canada. La maison-mère, qui est une des plus anciennes institutions de la colonie, a une réputation tellement répandue pour l’excellence des cours d’enseignement donnés aux jeunes filles, que, de toutes parts aux États-Unis, les principales familles envoient leurs enfants dans ce couvent, à Québec, pour y faire leur éducation.

Le couvent de Roberval s’applique surtout à enseigner à ses élèves les devoirs de ménagères, qu’elles deviendront très probablement en qualité de filles de cultivateurs ou femmes de futurs maris qui seront pour la plupart des agriculteurs ou des industriels de cette région.

 

La photographie de Livernois, prise vers 1887-1890, montre une gare le long du chemin de fer Québec—Lac Saint-Jean. L’image se trouve à Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Montréal, Fonds Famille Mercier, Épreuves noir et blanc, Albums, cote P74, S8, SS1, D1.

2 commentaires Publier un commentaire
  1. alain gaudreault #

    Ça donne le goût d’y aller!

    9 août 2013
  2. Jean Provencher #

    En effet !

    11 août 2013

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