Le Satyre perlé
Connaît-on vraiment les papillons ? Il faut pouvoir admettre que nous en savons bien peu sur eux. Bien sûr, à l’occasion, on parle du Monarque (Danaus plexippus plexippus, Monarch), car on connaît sa longue migration que l’on trouve, avec raison, spectaculaire. Certains se rappellent peut-être que, depuis quelques années, l’insecte emblème du Québec, l’emblème entomologique, est l’Amiral (Limenitis arthemis, White Admiral).
Mais qui sont nos papillons ? Combien en avons-nous ? Comment vivent-ils ? Sait-on que certaines espèces, comme la Piéride, connaissent quelques générations en une saison, alors que d’autres, comme le Tigré du Canada, n’en connaît qu’une seule ? Que sait-on du Vulcain ? Pourquoi le lilas est-il un des arbres favoris du papillon ? Avons-nous des histoires nous liant aux papillons ? Y a-t-il quelque part un recueil d’observations diverses de nos papillons ? Qui donc nous proposera un jour, enfin, le grand «délire», la grande somme sur nos papillons québécois ?
Par bonheur, nous disposons d’une base solide, l’ouvrage, épuisé en ce moment, de l’entomologiste et biosystématicien Jean-Paul Laplante, Papillons et Chenilles du Québec et de l’est du Canada, avec la collaboration de Pierrette Laplante (Montréal, France-Amérique, 1985). Il fut repris par les Éditions de l’Homme, mais il est en rupture de stock en ce moment, épuisé. Mais je vois le livre apparaître assez régulièrement chez les bouquinistes.
Voyez, par exemple, celui-ci : le Satyre perlé (Enodia anthedon, Pearly Eye). Quelle épiphanie magnifique ! Il appartient à la famille des Satyridae. Laplante écrit à leur sujet : Les espèces de cette famille, caractérisées par un vol sautillant et parfois rapide, se plaisent dans les bois semi-ombragés, les grandes herbes à la lisière des bois, les prairies humides et plus rarement dans les champs. Elles s’arrêtent fréquemment sur les plantes-hôtes et très peu sur les fleurs. Le plus souvent ternes, de couleur fauve ou brune, la majorité de ces papillons ont les ailes ornées de taches ocellées souvent plus grandes et plus nombreuses chez les femelles. Les pattes antérieures sont réduites et non fonctionnelles.
Il y a aussi le livre de Louis Handfield publié par Broquet, «Les papillons du Québec», qui présente plus de 1500 espèces.
Je n’ai pas vu l’ouvrage plus récent du même auteur: «Le guide des papillons du Québec: version scientifique» (Broquet, 2013).
Merci, cher Pierre, de ce rajout. Je viens de visiter deux bouquinistes pour l’ouvrage de Laplante; le deux ne l’avaient pas et m’ont donné la même réponse : «Ça s’arrache».