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Encore des revenants

Un prêtre qui signe «L’abbé B. A.» fait la une de L’Écho des Bois-Francs du 19 mars 1898 avec ses revenants.

Du temps où l’église de Saint-Louis de Lotbinière était à l’endroit appelé «La Ferme», non loin de l’endroit où se trouve aujourd’hui le moulin du seigneur Joly de Lotbinière, un bon matin, le bedeau se rend à la sacristie en passant par l’église, s’y agenouille pendant quelques minutes et pendant ce temps voit arriver un vieux prêtre à cheveux blancs, avec tout ce qu’il faut pour dire la messe.

Il monte à l’autel, y dépose le calice, revient au bas des marches et commence : In nomina Patris, etc. Introibo ad altare Dei. Le bedeau, interloqué, stupéfié, n’ose pas répondre. Le vieux prêtre attend, et, ne recevant pas de réponse, disparaît.

Le lendemain, la même chose se répète. Le bedeau intrigué va raconter au curé ce dont il a été témoin. Celui-ci lui dit :

— Si pareille chose arrive demain, va répondre et servir.

— J’ai peur, dit le bedeau.

— Vas-y, répond le curé, et je réponds de toi.

Le lendemain matin, voilà le vieux prêtre qui se montre pour la troisième fois, et, après avoir déposé le calice et préparé le missel, il revient au bas des marches et commence par In nomine, etc. Introibo, etc.

Le bedeau, pas trop rassuré, se rend à ses côtés, répond et sert la messe en entier. Après la messe, tous deux font la génuflexion au bas des marches, le bedeau se rend à la sacristie les mains jointes et suivi du prêtre. Arrivés à la sacristie, ils font ensemble le salut à la croix se saluant réciproquement et le prêtre à cet instant disparaît.

Le fait qui précède m’a été raconté, il y a treize ou quatorze ans, par Antoine Auger, de Lotbinière, qui lui-même le tenait de son aïeule, contemporaine du bedeau en question.

* * *

À Saint-Jean d’Eschaillons, un M. Mailhot avait donné à son curé de l’argent pour chanter une grand’messe pour les âmes. Quelque temps après, M. Mailhot fait remarquer à son curé que la messe avait été oubliée. Le curé assure qu’il l’a célébrée. Au bout de quelques mois, le curé meurt.

L’été suivant, Mailhot, en travaillant dans le haut de sa propriété, aperçoit un prêtre revêtu de violet, comme pour dire la messe, et n’ayant pas de tête, visible au moins, s’acheminant vers lui. Le lendemain et le surlendemain, le même phénomène se reproduit, le prêtre apparaissant de jour en jour plus près de Mailhot.

Ce dernier, justement intrigué, et se rappelant l’incident de la messe oubliée de l’année d’auparavant, va trouver le nouveau curé et lui raconte ce qui se passait et ce qui avait eut lieu l’année précédente entre lui et son prédécesseur.

Le curé lui dit : « Je vais chanter cette messe demain, et, si vous remarquez quelque chose, vous m’en ferez part.» La messe fut chantée le lendemain, et Mailhot ne vit plus rien.

Celui qui m’a raconté ce dernier épisode avait bien connu Mailhot, et il le tenait de lui-même.

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