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La pollution de l’eau

Un jour, quelqu’un s’attaquera à une grande histoire de la pollution au Québec. En voici une pièce.

Le 22 février 1910, le journal trifluvien Le Bien public y va d’un article à la une : La Pollution des Cours d’Eau. Tiens, tiens. Voilà 100 ans, on commençait donc à s’éveiller à la pollution de l’eau.

L’occasion ? Le sénat canadien travaillerait à un projet de loi qui promet «des mesures sévères contre ceux qui contaminent l’eau de source, de ruisseaux ou de rivières, et déterminent ainsi un danger permanent contre l’hygiène générale du pays».

Déjà, Trois-Rivières, où se trouvent des fabriques de papier, commence à en payer le prix. On utilise la rivière Saint-Maurice pour le flottage du bois et, à une quarantaine de kilomètres en amont de la ville, des usines polluantes jettent leurs résidus dans la rivière.

Le journal écrit :

Nous sommes particulièrement intéressés è ce que telle loi soit adoptée, et sans retard. Notre eau du St-Maurice est, comme eau potable, de qualité supérieure. Toutefois, nous savons ici, aux Trois-Rivières, à quels ennuis nous avons été en but par la pollution de cette eau du St-Maurice. Nous sommes justement à installer à grands frais un système de filtration dont nous espérons beaucoup, mais qui serait autrement effectif si la loi que l’on projette devait véritablement prendre effet.

Le bois qui séjourne en immenses quantités à l’embouchure du St-Maurice et près de notre prise d’eau donne à notre boisson potable une nocivité indéniable. Mais nous croyons bien qu’il est relativement facile de nous protéger contre ce danger, et justement les filtres qu’on est à installer y suffiront apparemment.

Mais il y a plus. Nous savons aussi que les usines récemment établies dans les villes en amont des Trois-Rivières déversent journellement dans le St-Maurice des acides violents qui sont surtout la cause qui fait notre eau dangereuse. Et la question est justement de savoir si les filtres qui suffiront à dégager notre eau des microbes malfaisants, et dus à la décomposition du bois flottant, si ces filtres, disons-nous, réussiront à dégager en plus ces acides qui constituent présentement le plus sérieux danger.

Quand la loi en vigueur défendra aux usines comme aux simples particuliers de polluer les eaux des rivières, notre situation hygiénique y gagnera une sécurité presqu’absolue.

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