Skip to content

Saint-Jérôme en 1893

La ville de Saint-Jérôme, qui compte près de 70 000 habitants, est à 40 kilomètres au nord de Montréal. Longtemps surnommée la Reine du Nord, elle est aujourd’hui la capitale régionale des Laurentides.  Prenant prétexte de l’inauguration du chemin de fer Montréal et Occidental, l’hebdomadaire montréalais Le Monde illustré présente un portrait de la ville le 11 novembre 1893.

 

Saint-Jérôme, pimpante et active, propre et jolie, aligne ses rues ombreuses et étroites sur les bords de la rivière du Nord.

La population, dépassant le chiffre de 3,000 habitants, s’est toutefois tassée sur la rive gauche de la rivière et loge en un groupe de maisons, dont plusieurs ont un cachet architectural de meilleur goût. […]

Nous ne parlons pas de la condition hygiénique de la ville. Il suffit d’arriver de la métropole, ou d’ailleurs, pour constater la différence marquée par la pureté des senteurs dont s’emplit l’atmosphère. C’est une conclusion nécessaire aux avantages qu’offre toujours une ville encore jeune, située en pleine campagne et qui ignore l’encombrement. L’air purifié aux parfums des forêts et des prairies en fleur s’engouffre à flots pressés dans les rues et les ventile à souhait.

En outre de ces lois sanitaires naturelles, jamais entravées, le conseil de Saint-Jérôme, composé d’édiles habiles et consciencieux, non tarés encore par la marque de boudleurs et d’éteignoirs, veille, avec un soin jaloux et méticuleux à tout ce qui peut contribuer au bien-être et à la santé des peuples de qui il tient ses pouvoirs. […]

Bien que l’impression première qui se dégage d’une promenade à Saint-Jérôme soit loin de nous porter à croire que nous traversons une ville arriérée, le touriste ne soupçonne guère, malgré l’esprit observateur dont il dispose, son importance industrielle et le chiffre d’affaires qui s’y font.

Les manufactures de toutes sortes, les moulins, les fabriques, etc., etc. ne sont guère en vue, et semblent se cacher dans les détours de la sinueuse rivière qui met en branle toute cette activité. […]

Saint-Jérôme est éclairée à l’électricité. Pas fameux peut-être le système en usage, mais n’importe, on est dans le courant…

La ville compte plus de cinquante abonnés au téléphone. Ce n’est pas peu dire.

Il y a une jolie fanfare, composée de vrais artistes. Les concerts se donnent sous un kiosque, en face d’un jardinet, qui est peut-être l’embryon d’un grand parc. Qui sait ?

Saint-Jérôme possède plusieurs bons hôtels, où les voyageurs trouvent une bonne table et de bonnes chambres. On n’a que l’embarras du choix.

Les communications avec Montréal sont des plus commodes : deux trains le matin, un qui arrive de la métropole et l’autre qui y va. […]

En résumé, nous affirmons que Saint-Jérôme est une ville de progrès et qu’elle n’a qu’à suivre son premier élan et profiter des avantages précieux que lui donne l’inauguration d’un nouveau chemin de fer pour s’affubler avant longtemps du titre pompeux de cité.

 

Source de l’image : Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Collection Images.

2 commentaires Publier un commentaire
  1. sylvie pontbriand #

    Il y a toujours un train qui va et reviens de Montréal . Sa population a fait un bond incroyable avec les jeunes familles qui s’installent dans la couronne Nord .
    Saviez-vous que le frère Marie-Victorin a débuté ses observations de plantes à St-jérôme?

    17 novembre 2012
  2. Jean Provencher #

    J’ignorais que ce cher Marie-Vic avait commencé à herboriser à Saint-Jérôme.

    17 novembre 2012

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS