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Première mention du euchre dans la région de Montréal !

Sur ce site, il m’est arrivé quelques fois de parler du euchre, ce jeu de cartes américain. Des bûcherons québécois l’apprenaient l’hiver dans les forêts du Maine et le rapportaient ici au printemps. Dans la Beauce, la région de Québec et sur la Côte-du-Sud, on se passionnait pour le euchre, qui apparaît être le jeu de cartes favori en hiver en 1900.

Mais jamais à ce jour, je n’avais trouvé sa présence dans la région de Montréal. Et eurêka, voici que l’hebdomadaire montréalais Le Bulletin, du 14 octobre 1906, sous le titre «Fête de charité», prévient qu’on jouera au euchre.

 

On annonce pour la semaine prochaine une série de euchres au profit des orphelins de l’Hospice Auclair, qu’auront lieu à l’Académie St-Jean-Baptiste, coin des rues Sanguinet et Marie-Anne, commençant le 16 courant.

Pour ces soirées de cartes, la paroisse est divisée en deux quartiers, le quartier St-Laurent et le quartier St-Denis.

Mardi, le 16, sous la présidence de Madame A. N. Rivet. Mercredi, quartier St-Laurent, sous la présidence de Madame W. J. Proulx. Jeudi, 18, sous la présidence de Madame A. Rouleau. Vendredi, 19, sous la présidence de Madame P. Terrault.

Les amis de l’œuvre sont priés d’assister en grand nombre et peuvent se procurer des billets chez les dames présidentes ou à l’hospice Auclair, ou à la porte de la salle chaque soir.

 

Il y a un an et demi, j’ai appris à jouer au euchre au Manoir Duberger, à Québec, grâce à Louisette, l’organisatrice de cette soirée. Vous en saurez davantage sur le jeu lui-même et cette rencontre à l’adresse suivante.

P. S. Le valet est la carte d’atout maîtresse dans ce jeu.

2 commentaires Publier un commentaire
  1. Fernand Grenier #

    Voici ma petite contribution à la géographie du euchre. Dans les années 1930-1950 à East-Broughton (Beauce à l’époque), ma mère, Anna Vachon, était une mordue du euchre.
    Les soirées avaient lieu dans la grande salle de l’hôtel de ville. Les cadeaux étaient fournis par les commerçants et notables locaux. Il me semble que les femmes, plus que les hommes, étaient attirées par ce jeu de cartes.
    Les soirées de bingo ont, je crois, fini par détrôner le euchre.

    Fernand Grenier

    18 avril 2020
  2. Jean Provencher #

    Formidable, cher Fernand ! Pour ma part, il a fallu que je vienne étudier à Québec, après mon cours classique à Trois-Rivières, pour, un jour, après moultes années, apprendre que ce jeu de cartes existait et comment le jouer. Ma mère, de Saint-Raymond de Portneuf, une as des cartes, n’avait jamais entendu parler de euchre.

    Ce que je trouve merveilleux, c’est la géographie de ce jeu dont vous parlez. Jamais nous n’imaginons qu’un jeu de cartes ou une expression populaire de la langue parlée n’a sa géographie.

    Je cause d’expression. J’ai réussi à établir une carte géographique du Québec pour l’expression, lorsqu’il y a arc-en-ciel dans le ciel : Battre sa femme. Déjà utilisée dans certaines régions de France et remontant à il y a 600 ans. Et, au Québec, nous avons souvent rajouter à « Battre sa femme » : pour avoir des crêpes.

    Il y a des paroisses au Québec où l’expression ne s’est jamais rendue. Pourquoi ? Je l’ignore.

    Un samedi matin, un jour, alors que je faisais un micro-trottoir pour la radio de radio-Canada à Québec, et que je demande à une enfant « D’où vient, lorsqu’il y a arc-en-ciel, dit-on, disons-nous : « C’est le diable qui bat sa femme pour avoir des crêpes ? » Et cette belle enfant de 8 ou 9 ans me répond dans sa naïveté infinie : « Mais c’est parce qu’il aime les crêpes ! »

    18 avril 2020

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