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Et qu’est-ce que l’homme à la fin ?

Nous causons, causons, et jamais, depuis la mise en ligne de ce site interactif en mai 2011, nous nous sommes demandé ce qu’est l’homme. Comment définit-on la bête humaine en 1900 ?

Voilà l’abbé Victor-Alphonse Huard (1853-1929) pour répondre à la question. Prêtre catholique né dans le faubourg Saint-Roch, à Québec, professeur, administrateur scolaire, rédacteur, conservateur d’un musée et premier entomologiste québécois, il a publié plusieurs livres, dont un Traité élémentaire de zoologie et d’hygiène, paru à Québec en 1905.

Dans cet ouvrage, il débute ainsi son chapitre sur les vertébrés, se lançant d’abord dans une définition de l’homme :

 

Traitant des Vertébrés, il nous est impossible de ne pas mentionner ici l’Homme qui, s’il diffère totalement des animaux par son origine, ses facultés intellectuelles et morales, et l’importance de ses destinées immortelles, s’en rapproche toutefois par son corps, dont la structure parfaite le place en tête, sinon en dehors, de tout l’empire organique. Car il se trouve d’éminents naturalistes, chez les modernes, qui n’hésitent pas à le mettre en un règne distinct : règne hominal, humain et moral.

Roi de la création, l’Homme est le seul, dans la nature animée, qui possède une âme intelligente et une volonté libre. Suivant que sa vie morale aura été conforme ou non aux lois établies par le Créateur, une éternité heureuse ou malheureuse l’attend au delà du tombeau.

Pour ce qui est de sa nature physique, l’Homme se distingue de toutes les espèces du règne animal par les caractères suivants, que l’on ne trouve réunis en aucun autre être du monde organique : L’harmonie des proportions et la beauté des lignes; la station droite; le développement considérable du cerveau; l’équilibre de la tête; la perfection des mains, organes du toucher et de la préhension, instruments d’une délicatesse extrême; l’adaptation des membres inférieurs pour la marche et la course; l’appareil vocal, propre à l’articulation des sons et à la prononciation des paroles.

C’est la croyance de l’Église catholique que l’Homme a été l’objet d’une création spéciale. La science incrédule n’a pu opposer au récit qu’en a fait la Genèse que des hypothèses sans fondement sérieux. Il s’est fait, par exemple, beaucoup de bruit concernant certaines trouvailles opérées dans les couches terrestres; mais l’Homme fossile reste encore à découvrir. Ce qui est, d’ailleurs, bien démontré par les études géologiques, c’est que l’espèce humaine est apparue la dernière sur la terre.

Jusqu’à nos temps, il a été généralement admis qu’il s’est écoulé environ six mille ans depuis l’apparition de l’Homme sur le globe terrestre, Et de fait il ne manque pas de savants sérieux qui sont d’avis que cette durée a été bien suffisante pour l’évolution des phénomènes de la nature qui ont eut lieu depuis la création d’Adam. Toutefois, il y a aujourd’hui une tendance à reculer jusqu’à une limite de neuf ou dix mille ans la période d’existence du genre humain. En cette matière comme en bien d’autres spéculations scientifiques, l’Église ne s’est pas prononcée, et laisse aux hommes de science la plus grande liberté d’opinion, pourvu que leurs hypothèses successives ne contredisent en rien les vérités révélées. Car il est de toute évidence que la vraie science ne peut jamais être en opposition réelle avec la Foi, c’est-à-dire la parole de Dieu lui-même.

 

La photographie de Victor-Alphonse Huard par Joseph-Ernest Livernois apparaît à la page Wikipédia suivante : http://en.wikipedia.org/wiki/Victor-Alphonse_Huard

On trouvera une biographie de Huard par l’historienne et naturaliste Mélanie Desmeules dans le Dictionnaire biographique du Canada à l’adresse suivante : http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=8201

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