Des combats de coqs en juin !
En 1900, bien que défendus, les combats de coqs sont beaucoup aimés. Et ils se tiennent habituellement en hiver, de décembre à mars. Mais, surprise, en voilà à Saint-Henri et à Lachine, sur l’île de Montréal, au début de l’été. La Patrie en fait sa une le 5 juin 1905.
L’inspecteur principal Fletcher, de la société protectrice des animaux, a procédé hier à deux descentes, en compagnie du sous-chef de la police, à St-Henri, qui ont eu pour résultat de mettre fin à deux combats de coqs, l’un à St-Henri et l’autre à Lachine.
L’inspecteur Fletcher apprenait hier après-midi qu’un combat de coqs avait lieu en arrière du No 77 de la rue St-Rémi, à St-Henri. L’inspecteur se rendit au poste de police de la rue Ste-Elizabeth et accompagné du sous-chef Laparé et d’un gardien de la paix, il se transporta sur le théâtre de la bataille.
En arrivant sur les lieux, l’inspecteur Fletcher aperçut un individu qui, tel un acrobate, sautait du haut d’un hangar avec une agilité extraordinaire. L’inspecteur acquit alors la conviction que sa venue avait été annoncée à ces messieurs les organisateurs de la bataille. Quand, une seconde plus tard, ces messieurs de la police sonnaient à la porte de la maison dont dépend le hangar en question, un monsieur vint leur ouvrir qui plus tard leur donna le nom de A. Parisian et qui refusa de les laisser pénétrer «chez lui».
L’inspecteur Fletcher déclara alors à l’individu que s’il s’obstinait à lui refuser l’entrée de la maison, il se verrait dans la pénible obligation d’en forcer la porte. Ceci eut l’effet désiré, et M. A. Parisian se radoucit incontinent et laissa l’entrée libre à ces messieurs les policiers. Cependant Parisian voulait évidemment gagner du temps, car il refusa de leur ouvrir la porte du fameux hangar.
Il prétendit avoir perdu la clef, etc., mais l’inspecteur lui ordonna d’ouvrir la porte du hangar ou qu’il se mettrait immédiatement en devoir de la défoncer; encore une fois, la menace eut l’effet désiré, la porte s’ouvrit immédiatement.
Naturellement quand la police effectua son entrée, elle constata que les «sports» avaient vidé les lieux, mais il restait cependant suffisamment de preuves qu’un combat de coqs venait d’avoir lieu. Sur le parquet, se trouvait une arène de 12 pieds carrés et de un pied et demi de hauteur. Un coq à moitié mort, pantelant, à moitié plumé, gisait dans l’arène, le doute n’était plus possible.
Dans un coin du hangar, l’inspecteur trouva cinq poches contenant chacune de nombreux coqs, tous parfaitement vivants, lesquels furent conduits incontinent au poste de police de la rue Ste-Elizabeth. Le nommé A. Parisian comparaîtra ce matin devant le recorder de la ville de St-Henri.
L’inspecteur apprit après coup que pendant qu’il parlementait avec Parisian, une trentaine d’individus s’étaient sauvés par-dessus les hangars, etc., emportant avec eux de nombreux sacs apparemment remplis de coqs de combat.
Plus tard, dans l’après-midi, ces mêmes individus, apparemment, se réunirent à Lachine, près de la ferme Brodie, dans le but de faire reprendre la séance interrompue par la police. L’inspecteur Fletcher recevait en effet un message téléphonique à trois heures. On lui annonçait qu’une bataille de coqs se livrait à cet endroit. Il se transporta immédiatement et aussi rapidement que possible sur les lieux et fut encore une fois assez heureux pour interrompre la bataille. Les sportsmen le virent venir de loin et à son approche se sauvèrent dans toutes les directions, emportant les volatiles dans leurs bras.
Source de l’illustration : Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds Famille Graddon, Documents iconographiques, cote P95, S44, D4. « Dessin couleur représentant un combat de coqs ». La fiche accompagnant ce dessin mentionne que l’œuvre remonterait au 19e siècle, mais sans plus de précision.
EH! Ben, l’ancêtre du video poker: le Coq! Je me souviens qu’à la ferme ancestrale, mon oncle avait dans son poulailler des petits coqs « Bendy »(?) pour la beauté de la chose j’imagine car la grosseur du volatile ne nourissait pas son homme!
Chez-nous, chère Sylvie, mes grands-parents, qui habitaient au rez-de-chaussée, avaient un poulailler au fond de la cour, d’une vingtaine de poules. Mais je ne me souviens pas de la présence de coqs Bendy. Ma mère utilisait cette expression pour dire à l’un de ses gars de se calmer. « Ne fais pas ton petit coq Bendy. Tu ne m’impressionne pas. »