Le parc de l’île Sainte-Hélène
Dans le fleuve Saint-Laurent, au sud-est de l’île de Montréal, se trouve l’île Sainte-Hélène. En 1818, le gouvernement britannique l’achète à la famille Le Moyne de Longueuil pour fortifier le Saint-Laurent entre Québec et les Grands Lacs. Les Anglais y construisent un fort, une poudrière et une casemate.
Mais voilà que la garnison britannique quitte le Québec en 1871 et, trois ans plus tard, l’île Sainte-Hélène devient un parc public pour les populations de condition modeste. L’été venu, on aime aller passer la journée à l’île Sainte-Hélène. Avant 1932, comme il n’y a pas de pont, on prend le bateau pour s’y rendre.
Chaque année, en mai, avant le début de la saison d’été, les membres de la Commission des parcs de la ville de Montréal visitent les lieux pour s’assurer que la population trouvera plaisir à s’y retrouver.
Le journal La Patrie du 19 mai 1905 raconte cette visite.
Les membres de la commission des parcs se sont rendus à l’île Ste-Hélène, hier. L’excursion s’est faite sur le vapeur St-Laurent. C’était la première de la saison et la première aussi faite par le nouvel acquéreur du privilège, M. Langlois, qui remplace la Compagnie Richelieu. Étaient présents les échevins Robillard, Proulx, Ricard, Lemay, Nelson, ainsi que quelques autres personnes invitées.
Ils ont été reçus à bord par M. Langlois et le capitaine Alcide Mondor, qui ont fait avec beaucoup de gracieuseté les honneurs de leur maison flottante.
Le St-Laurent a créé une excellente impression parmi nos représentants. Ils l’ont trouvé très propre, et absolument confortable.
Ce vaisseau, paraît-il, peut contenir de 900 à 1,000 personnes au besoin, et tout annonce que le service sera fait d’une façon irréprochable.
Il y aura pour cela régulièrement deux bateaux tous les jours de la semaine, car un autre sera adjoint au St-Laurent. Il portera le nom de l’Ile Ste-Hélène. C’est l’ancien Valleyfield, qui est actuellement en réparation. Ce dernier peut recevoir, assure-t-on, de 600 à 700 passagers. Le service régulier commencera samedi. Outre le St-Laurent et L’Ile Ste-Hélène, M. Langlois aura aussi un troisième vapeur pour le dimanche. Celui-ci, les jours de semaine, sera à la disposition du public pour les excursions.
En mettant pied à terre sur l’autre rive, les visiteurs furent reçus par le gouverneur M. Desmarteau qui s’est montré absolument fier d’accueillir des amis, pour égayer sa solitude. En effet, l’île est à peu près déserte de ce temps-ci, mais une promenade à travers ses allées déjà ombreuses n’en a pas moins de charmes, car l’endroit est tout à fait captivant sous sa fraîche toilette du printemps. Les arbres ont repris leur parure, et la jolie teinte verte de gazon n’a pas encore été attirée par les rayons trop ardents du soleil
On s’est rendu jusqu’au carrousel qui, on s’en rappelle, s’est effondré l’hiver dernier sous le poids de la neige. Les lions, les éléphants, les chevaux et dromadaires gisent encore là, plus ou moins grièvement blessés, sous les décombres. On n’a touché à rien depuis l’accident, qui va donner lieu à un procès, probablement entre la ville et la propriétaire, M. A. Despatie qui entend se faire indemniser.
Il y a beaucoup à faire encore à l’île Ste-Hélène. Les principaux bâtiments ont été peinturés à neuf, mais il reste plusieurs vieilles baraques de mauvaise apparence que l’on va enlever incessamment pour ériger de nouveaux pavillons destinés aux jeux, amusements, rafraîchissements, spectacles, etc.
Les membres du comité tiennent à faire tout en leur pouvoir pour donner, selon la mesure de leurs moyens, tout le confort et toutes les accommodements possibles à la population qui, pendant la saison chaude, vient chercher à l’île le repos, le délassement, l’ombre et la fraîcheur.
Source de l’illustration montrant des passagers descendant de bateau pour passer la journée à l’île Saint-Hélène : L’Album universel, édition du 5 août 1905.
Ben cou donc , il n’y a pas juste le toit olympique qui s’est écroulé à Montréal!
Ah, chère Sylvie, Montréal avait donc connu d’autres écroulements. Dans ce cas-ci, je crois qu’il s’agit d’un carrousel mis en place lors d’une exposition tenue sur l’île en 1895. Moi ? J’aurais été déçu, plus que pour le stade olympique, j’adore les carrousels.