Le mois le plus beau
L’Église catholique a beaucoup fait chanter. En français comme en latin. Et déjà, avant Presley, les Platters et Buddy Holly, on vint la tête pleine de chants. Souvent liés d’ailleurs à un moment précis de l’année. Impensable de chanter le «Dans cette étable» ou le «Minuit, chrétiens» en juin. Non, non; au moment de la Fête-Dieu, c’est davantage le «Christus vincit». Et, puis durant les années 1960, on a enlevé le bouchon du bain. Et voilà ces chants dans le renvoi.
Je n’ai jamais eu la nostalgie facile; je me méfie de cette maîtresse insatiable, comme le chante Michel Rivard, qui bientôt peut paralyser. Je me rappelle, cependant, que le grégorien, chanté par des voix de femmes, me virait à l’envers.
Un grand ami m’écrit :
Mon cher Jean, ce fut bien sûr une civilisation que la chrétienne. À Milan, en mars, où nous avons passé quelques jours, je n’en revenais pas d’admirer la cathédrale ou la basilique, y a-t-il un nom pour un monument pareil, tout en blancheur après le ravalement qu’elle a subi. Aussi belle d’en arrière que d’en avant tellement il y a de sculptures partout. T’imagines la foi qu’il fallait pour faire cela. Comme les Égyptiens, les pyramides. C’est fini, nous demeurons avec les fleurons, les gros et les petits, comme les chants que tu nous proposes.
Je ne sais pas s’il est dans ta liste, mais je me souviens de: « J’irai la voir un jour, au ciel, dans ma patrie, oui, j’irai voir Marie…etc. » Parfois, on souhaitait la mort de façon subtile, le bonheur, le vrai, étant ailleurs. Par notre mémoire, nous avons une partie du cerveau dans cette civilisation et l’autre dans une nouvelle en train de naître. Situation inconfortable, mais bien humaine.
Lorsque j’étais jeune, dans notre paroisse, au mois de mai, il y avait les prières aux croix de chemin et bien sûr nous chantions cette chanson.
Beau souvenir
Merci
Vous habitiez donc la campagne alors, chère Marielle ? Moi, à la ville, nous récitions le chapelet à notre retour à l’école en début d’après-midi, devant la statue de la si belle Marie que les religieuses Filles de Jésus avaient pris soin de fleurir en plus, au bout du corridor; et, entre les dizaines, nous y allions de ce chant. Chant que je trouve encore très beau d’ailleurs.
Oui, ces chants provenant du coeur peuvent nous transporter, même si l’on est d’une autre croyance, comme je viens de le vivre lors de mon dernier voyage dans le Caucase.
Ici, on a peut-être tout jeté, mais qui sait, assistera-t-on à un retour de balancier?
Le mois de Marie, c’était une cérémonie à l’église tous les soirs…et l’occasion de voir la gente masculine dans la rangée d’à côté et à la sortie de l’église….
« C’est le mois le plus beau ! »
Assurément, chère Martine, beaucoup de chants, qu’importe la langue, peuvent nous toucher profondément. Ça tient du senti, dirait-on, bien plus que du rationnel.
Tout à fait, tout à fait, chère Sylvie. Dans toute cette histoire, dans tout ce rituel, la gente d’à côté était bien appréciée. Ça rendait le mois encore plus beau.
Chez-nous le mois de marie c’était la prière du soir, celle qu’en hivers nous faisions à coté du poèle à bois du rez-de-chaussé, en mai venue nous nous transférions devant un genre d’autel fabriquer par un linge bleu-pâle que ma mère posait sur la petit fournaise à l »étage des chambres éteinte avec avril, surmonté de la statue de la vierge et ornée des lilas et des muguets du jardin.
J’y ai appris vers mes cinq-six ans toutes les prières nécessaires à mon salut., l’acte d’adoration,de contrition,de rédemtion,le gloire soit au père, le je confesse à dieux, le je vous salue marie et le sainte marie.
Même mes enfants ne connaissent pas cette histoire .
Je ne pourrai jamais être nostalgique de cette époque tellement réductrice.
Dites donc, chère Mildred, vous êtes en voiture pour monter directement au paradis !
Heureusement je rencontrai un diable qui me fit grand bien.
Mais votre diable, lui, ne pourra assurément pas entrer !
5a.m. je viens d’allumer une bougie devant ma statue de la douce Notre-Dame-du-Cap et après avoir vérifié où les petits colibris étaient rendus dans leur migration, je suis allée faire un p’tit tour sur votre blogue pour y découvrir ce beau cantique qui réveille de doux souvenirs. Il a débuté ma prière du matin. Merci et que Marie vous protège et vous bénisse.
Ah, merci beaucoup à vous, chère Irène. Que cette belle Marie vous berce.