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Amusements au Kent House

Dans la région de Québec, en hiver, l’un des lieux bien aimés de la population est le Kent House, appelé aujourd’hui manoir Montmorency, voisinant la chute de même nom. À compter de 1898, bien qu’à peu de kilomètres du cœur de la capitale, on peut même s’y rendre par train.

Dans le journal Le Soleil du 13 décembre 1902, un article, qui nous apparaît être une publicité, décrit l’endroit sous le titre Amusements au Kent House.

Les glissoires russes au Sault Montmorency seront ouvertes au public aujourd’hui. M. J. W. Baker, le populaire gérant, n’a rien négligé pour les préparatifs des sports carnavalesques qui auront lieu pendant cette saison. Trois grandes glissoires parallèles avec le Kent House ont été érigées pour le public amateur de ce genre de sport.

Un autre amusement qui sera beaucoup apprécié par le public qui se rend en si grand nombre au Kent House, c’est une équipe de chiens du Labrador dressés par Gallien, et attelés à un « cométique » semblable à ceux du Labrador. Quatre ou cinq personnes pourront prendre place dans le cométique et les chiens, sous le commandement de leur maître, dans un instant dévoreront l’espace, faisant ainsi faire une promenade sensationnelle aux voyageurs.

Il est très amusant aussi de visiter la ménagerie de MM. Holt & Renfrew. On peut y admirer dans leurs quartiers d’hiver de magnifiques orignaux, chevreuils, buffles, renards, ours, castors, etc., etc.

À part cela, on peut se rendre aux chutes naturelles, comme en été, car un beau chemin y est entretenu pour le public. En un mot, le Kent House est sans contredit l’endroit où l’on peut s’amuser le plus pendant la saison d’hiver. M. Baker, un homme qui s’y entend, a tout organisé pour l’avantage du public. Des rafraîchissements sont servis dans l’hôtellerie et des salons sont mis à la disposition des dames et messieurs. De magnifiques salles aussi y sont aménagées pour bals, réunions intimes, dîners, etc.

Il n’y a pas de doute que le Kent House sera l’endroit favori de la saison, non seulement pour les Québecois, mais encore pour les touristes qui nous visitent l’hiver, et qui seront les bienvenus à cet endroit charmant.

 

Dans la même page du journal, une nouvelle intitulée Le pont de l’isle, nous apprend que le pont de glace s’est maintenant formé entre Sainte-Pétronille de l’île d’Orléans et Québec. C’est là une nouvelle étonnante, car ce pont est rare avant Noël. Voici cette nouvelle :

On traverse facilement sur le pont de glace pris entre l’Île et Québec. La glace est on ne peut plus solide. Plusieurs personnes sont venues à la ville hier à pied et, ce matin, quelques cultivateurs sont arrivés au marché St-Roch avec leurs voitures chargées de denrées. Il n’y a pas de doute que le pont sera balisé sous peu. On peut s’attendre que, pour le marché de Noël, les cultivateurs insulaires nous arriveront en grand nombre. Il y a certainement plusieurs années qu’ils ont eu l’avantage de venir à Québec sur le pont de glace faire leurs achats pour les fêtes.

Le tableau ci-haut du peintre Clarence Gagnon, Le Pont de glace, illustrant justement ce pont entre Sainte-Pétronille et Québec, est l’une des quatre premières œuvres achetées par le Gouvernement du Québec en 1920, au départ de la collection actuelle d’œuvres d’art du Musée national des beaux-arts du Québec. La reproduction apparaissant ici, extraite de l’ouvrage de Pierre-Georges Roy, L’Île d’Orléans, publiée en 1928 par la Commission des monuments historiques de la province de Québec, ne rend malheureusement pas justice au tableau original, plus nuancé, d’une grande finesse, d’une beauté achevée.

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