La mère Michel
Bien sûr, nous connaissons tous l’histoire de la mère Michel qui a perdu son chat. Dieu qu’elle aimerait le revoir. Voici une autre mère Michel, cette fois-ci à Montréal.
Dans un article de 5 novembre 1903, intitulé Comme la mère Michel, et sous-titré Une brave femme de la rue St-Urbain avait perdu son chat, le journal La Patrie nous raconte ce qui suit. Je vous livre le texte tel qu’écrit dans le journal.
Cet âge est sans pitié a dit le bon Lafontaine, en parlant des enfants turbuleux, et si le vieux poète revenait de nos jours, il constaterait bien sûr, sans surprise, que la gente écolière d’aujourd’hui ne le cède en rien à celle de son temps.
Témoin certain chat de la rue Saint-Urbain, qui affolé, poursuivi par des gamins revenant de l’école, n’eût comme dernière ressource que de grimper au sommet d’un poteaux téléphonique où il put échapper à la magistrale raclée qui lui était destinée.
Pendant ce temps, la propriétaire, seconde mère Michel éplorée, tentait par tous les appels les plus doux et les plus pressants à faire quitter au chat sa position périlleuse.
Les mots les plus tendres ne parvinrent pas à décider l’animal qui eût prolongé certainement son ascension, si un voisin aimable ne se fût mis en frais d’aller le prendre par la peau du cou et de le rendre à sa propriétaire, qui le couvrit de caresses pour lui faire oublier son mauvais quart d’heure.
L’illustration de cet article est la page 120 d’un livre étonnant et fort intéressant, Mémoire de la chanson, 1 100 chansons du Moyen-Âge à 1919, réunies par Martin Pénet, avec la collaboration de Claire Gausse, publié à Paris, aux Éditions Omnibus, en 1998. En complément au texte de la chanson, les auteurs nous donnent une liste d’interprètes depuis Mme Rollini, en 1898, à Sylvie Vartan, en 1997. Merci à mon bouquiniste Michel Roy pour le prêt de ce livre.