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L’intelligence des chevaux

Au cours de la deuxième semaine d’octobre 1905, E. K. Crocker, surnommé Prof. Crockers, s’amène à Montréal pour donner plusieurs spectacles avec ses chevaux, ses poneys, ses ânes et ses mulets savants. Habitant Hillsdale, dans l’État du Michigan, Crocker est né sur la ferme familiale de North Reading en 1859. Très jeune, il apprend à dresser les chevaux pour qui il a la plus grande affection et il réussit si bien qu’on dit qu’il mène ses bêtes à une intelligence quasi humaine. Durant 20 ans, il parcourt les routes d’Europe avec ses animaux et il revient en Amérique au début du 20e siècle.

Après Montréal, le voici à Québec pour une semaine, au cœur de la ville, précisément à l’Auditorium de la place d’Youville [aujourd’hui, le Capitole]. Le journaliste du Soleil est séduit et nous décrit la représentation, le 17 octobre 1905.

Le Prof. Crockers, dont les journaux de Montréal ont fait tant d’éloges, a donné sa première représentation, hier soir, à l’Auditorium, devant un auditoire nombreux et choisi.

 

Parmi les différents tours sont des choses réellement surprenantes, comme d’ouvrir des bureaux et des tiroirs sur demande et apporter ce qu’il faut pour écrire, etc., distribuer des lettres, jouer sur une balançoire, tenir une scène de cour [de justice] entièrement d’eux-mêmes. Les ânes et les mulets font continuellement des diversions fort comiques par leur obstination à faire juste le contraire de ce qui leur est commandé, tandis que les autres animaux obéissent aussitôt que l’ordre leur est donné.

 

L’influence du Prof. Crockers sur ses animaux n’est rien de moins que merveilleuse. Ils sautent, valsent, roulent des barils, inclinent le plan et l’atteignent, tandis qu’ils le roulent avec les quatre pattes, sautent par-dessus des barrières et un cheval patsy saute par-dessus une barrière et deux autres chevaux font aussi bien et l’un des superbes poneys de Shetland — le professeur en a un bon choix — danse sur un plan de balançoire continuellement en mouvement et le tout avec une agilité surprenante.

 

Un mot du brillant maître attire aussitôt l’attention des chevaux et leur fait faire des évolutions de cavalerie, sans qu’on leur mette d’entraves, au seul commandement. Ils finissent par un tableau magnifique, chaque cheval plaçant sa tête sur le cou de son voisin et la finale est la plus belle exhibition que Québec vit depuis des années. C’est une scène de bataille avec des chevaux comme combattants et bien que ce ne soit qu’un combat simulé ils paraissent combattre sérieusement.

 

Entre les scènes où les chevaux paraissent, il y a eu des séries magnifiques de vues animées. Quelques-unes d’entre elles sont très comiques, particulièrement Dehors une vacance qui a amené la gaieté chez les plus sérieux. Il y aura matinée jeudi et samedi après-midi. Même programme durant toute la semaine.

Source de l’illustration : http://www.loc.gov/pictures/item/var1995002020/PP/

 

2 commentaires Publier un commentaire
  1. Marielle #

    Je ne croyais pas que l’on avait fait travailler les chevaux de cette façon au début du siècle.

    18 octobre 2011
  2. Jean Provencher #

    Ce qui me rassure, chère Marielle, c’est qu’on disait de ce Crocker qu’il aimait beaucoup ses bêtes. Et la domestication ne suppose pas qu’on est là à violenter ces quadrupèdes.

    18 octobre 2011

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