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À nouveau, des propos sur la mode

Au début du 20e siècle, les articles sur la mode abondent dans les journaux québécois, particulièrement à l’automne. À Québec, la Terrasse Dufferin est l’un des endroits pour se faire voir. Voici les dires d’une dame, qui signe simplement Mondaine, dans le journal Le Soleil, le samedi 1er octobre 1904.

Un joli lieu de promenade en ce moment, c’est la terrasse !

On veut jouir des derniers beaux jours et les abords du Château sont plus que jamais le rendez-vous de nos élégantes. Ce qu’on en voit là de jolies frimousses, encadrées de chapeaux délicieux, ces chapeaux d’automne dont l’ensemble s’harmonise divinement avec la saison qui passe. Comme garniture des fleurs et des fruits, des fruits surtout. Les formes généralement sont plus solides, moins vaporeuses que celles de l’été.

Plusieurs personnes ont déjà mis les chapeaux de feutre. Ils sont en castor à longs poils, les nouveaux feutres, et on peut les garnir très simplement de roses ou d’un oiseau avec un nœud de ruban. La vogue est aux bouts de plumes d’autruche qui remplacent les longues plumes ondoyantes.

Les formes sont très grandes ou très petites, pas de milieu, et les petites ne sont pas moins seyantes, je vous assure.

Les quelques journées froides qui sont venues nous ont fait songer frileusement aux vêtements chauds de l’hiver. On signale les flanelles souples, comme très pratiques, surtout pour les matinées. Et il y en a une variété de teintes infinies.

En fait de nouveautés, dans les vitrines de nos grands magasins, la soisette, un tissu pongé, soyeux, d’une largeur exceptionnelle et qui lave [sic] sans inconvénient. Très fashionables les blouses qu’on en fait ! Puis les soies, les velours toujours en haute faveur; des fichus genre nouveau rappelant l’époque de Trianon; des dentelles, broderies, médaillons à faire rêver.

De fait, ces étalages me laissent toujours rêveuse. Que de choses dans tout cela qu’une petite femme pourrait faire de ses dix doigts. De la patience et du goût et l’on arriverait à épargner bien des deniers aux maris et aux papas, les maris grognons et les papas qui trouvent toujours que l’entretien des filles est une charge onéreuse.

Notons en passant que le noir est toujours de mise. On trouve que s’il ne sied pas à certains visages trop bruns, il donne à toutes celles qui le portent un quelque chose de grave et de distingué.

On se marie même en noir lorsqu’on est en deuil. Ceci par exemple est une innovation qui ne date que d’un récent mariage à Montréal. La mariée, au dire de tous les assistants, était charmante, idéale, dans sa toilette sombre qui s’éclairait d’un peu de chiffon blanc.

 

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