Les Enfants qui s’aiment
Adolescents à la toute fin des années 1950, un roman nous chavirait le cœur. Les Enfants qui s’aiment, de Claire France, paru chez Flammarion en 1956 et rapidement publié en poche chez J’ai Lu. Au moment où nous baignions dans Presley, les Platters, Buddy Holly, Jacques Blanchet et Hervé Brousseau, cette écrivaine de Québec, née à Dolbeau en 1927 et décédée lors d’un accident d’auto en 1976, nous émouvait.
L’ouvrage fut traduit en 12 langues. Je ne l’ai pas relu par la suite. Faut-il retourner, plusieurs années plus tard, une pierre aimée, pour voir à nouveau la vie qui bat en dessous? Peut-être pas. Chaque pierre en son temps, serais-je porté à répondre. Chose certaine, je me rappelle bien que l’auteure échappait des phrases imparables, du genre Reste-t-on toujours si peu sûr de son âme qu’on doive écrire constamment pour plus tard le langage du présent? La jeunesse ne sert-elle donc qu’à fabriquer du passé pour le vieil âge? Nous les notions, ces mots, quelque part pour toujours nous en rappeler.
Pensant à ce livre, invariablement me revient le texte magnifique de Jean-Roger Caussimon, mis en musique par Éric Robrecht, Les Cœurs purs. Et je me réjouis de l’épigraphe apposée par la Ville de Québec rendant hommage à cette dame.
Cette épigraphe se trouve dans le quartier Limoilou, au 1802, 1ère Avenue, tout juste au coin de la 18e Rue.
Merci encore.
J’ai relu »Les enfants qui s’aiment », 40 ans après ma 1ère lecture et j’y retrouve des phrases profondes, écrites par une si jeune écrivaine qui pressentait possiblement sa mort prématurée.
Diable, chère Rena, je devrais peut-être m’y remettre alors.